mardi 9 février 2016

#Paris2024 ! Et le referendum ?

La candidature de Paris vient de dévoiler le logo de la candidature. C'est vrai qu'il est pas mal, avec cette Tour Eiffel stylisée en un 2 et un 4 et les couleurs Olympiques.



Les parisiens peuvent en profiter sur l'Arc de Triomphe.




Il change sensiblement des précédentes éditions





Maintenant, pourquoi ne faut-il pas suivre aveuglément le comité d'organisation des Jeux Olympiques 2024 à Paris, ou, autrement dit, qu'est ce qui a changé par rapport aux précédentes candidatures, 2005 notamment (pour les JO de 2012) ?

Le premier point , c'est le changement d'opinion de la maire de Paris, Anne Hidalgo, ainsi que son soit-disant attachement à la démocratie participative. 
Les Jeux Olympiques ne faisait pas partie du programme d'Anne Hidalgo. Rappelez-vous ! Anne Hidalgo était réticente en ce qui concerne les JO à Paris en 2024, mais ça c'était avant (1)  ! Avant quoi ? Avant que François Hollande, qui a perdu tous ses paris, au détriment des français (inverser la courbe du chômage, apaiser le pays, faire oublier le Sarkozysme) mise tout, comme un vulgaire joueur de casino, sur le rouge sur les Jeux Olympiques, faute de pouvoir, à l'instar de Mitterrand ou Pompidou, léguer un musée à Paris. 
Quel est le deal entre Hidalgo et Hollande ? Mystère. La maire de Paris a déjà renoncé au milliard d'euro des parisiens (2) , et maintenant elle accepte que Hollande dépense encore plus de milliards d'euros que nous n'avons pas. L'histoire dira peut-être pourquoi, un jour. En attendant, la démocratie participative, celle que Anne Hidalgo met tant en avant quand il s'agit de poser deux ou trois plantes vertes à un carrefour lambda de la capitale, passe à la trappe : la maire de Paris, contrairement à Hambourg ou Boston, ne veut pas organiser de referendum (3) !  Pourquoi ? Parce que la mairie a peur que les opposants se mobilisent !

Le deuxième point, celui qui préoccupe une partie des opposants aux Jeux Olympiques 2024 à Paris, ce sont l'état des finances de la ville de Paris, des collectivités d'Ile de France et celles du pays. En gros, on peut légitimement craindre que la France devienne une nouvelle Grèce.




Souvenez-vous, à la fin des années 90 et au début des années 2000, qui, dans les médias, parlait des déséquilibres, pourtant connus des experts, des finances publiques Grecques ? Athènes s'est ruinée pour organiser les JO 2004. 
Or, la France n'est pas la Grèce, certes, mais elle n'est pas la Suisse non plus. Ce qui se passe en ce moment est inquiétant. La Ville de Paris a du mal à boucler son budget, au point que, comme le note l'économiste Philippe Herlin, elle en est à maquiller des opérations immobilières par des manifestations écologiques (4). 
On veut, nous dit-on, associer la banlieue à l'organisation des Jeux Olympiques 2024 à Paris. Ok, mais quid des Yvelines qui augmentent leur taxe foncière de 60% ? Quid de l'Essonne et de la Seine Saint Denis qui ne peuvent pas payer le RSA ? Si ces collectivités locales ont de quoi financer entre 6 et 12 milliards d'euros, alors elles peuvent finances les missions sur lesquelles elles se sont déjà engagées, non ? 

Le troisième point, ce sont les soucis que pose le CIO. Peut-on faire comme si on ignorait que l'organisation des Jeux Olympiques suppose des amendements aux droits et aux libertés civiles des citoyens, et que le CIO est entouré d'un halo de suspicion en ce qui concerne la corruption, qui semble de moins en moins acceptable ? 
Anne Hidalgo et François Hollande nous parlent souvent de rupture avec les vieilles pratiques. Pactiser avec le CIO, cet organisme peu démocratique et peu écologique, ressemble, à ce titre, à une sorte de retour en arrière, non ? 

Les JO 2012 à Londres étaient magnifiques. Ils ont fait rêver. Et organiser une épreuve d'escrime au pied de la Tour Eiffel ou un Triathlon sur les berges de Seine aurait une classe folle, même si nous n'avons ni James Bond, ni la Queen pour la cérémonie d'ouverture. 

Mais il n'est pas sûr que nous devions signer les yeux fermés pour des JO 2024 à Paris. Entre 6 et 12 milliards d'euros, c'est beaucoup d'argent, qui pourrait être utilisé autrement. Pour vérifier le soutien des citoyens et contribuables, le meilleur moyen, c'est d'organiser un référendum avec une question simple : parisiens, franciliens, pour ou contre l'organisation des Jeux Olympiques à Paris ? 

(1) l'Express Anne Hidalgo réticente aux JO à Paris en 2024, mais ça c'était avant 23 mars 2015
(2) Je suis stupide, j'ai voté Hollande Quand un maire socialiste critique la baisse des dotations … de l’Etat socialiste ! 27 octobre 2015
(3) France TV Sport Paris ne veut pas d'un référendum pour les JO  30 novembre 2015
(4) Philippe Herlin "Réinventer Paris" : embellir la ville ou combler le déficit du budget ? 5 février 2024

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