mardi 15 décembre 2015

Les #QAG qu'on entendra pas cette après-midi à l'@AssembleeNat

Incroyable classe politique, et plus encore, incroyable Manuel Valls ! A croire que le Guépard est son film préféré. Tout changer pour que rien ne change, ou l'inverse, on ne sait plus très bien. Pourtant, c'est Titanic qui devrait tourner en boucle sur les laptops des députés et ministres de notre pays. En effet, rappelons quand même, pour ne citer qu'un exemple, que les fonctionnaires français sont payés à crédit depuis le 15 septembre. 

Quand à la réponse au message que les français ont envoyé, manifestement, il n'a pas été compris. Certes, les français reprochent à Hollande ses échecs. Mais il est évident que la question identitaire devient plus qu'importante, et que, manifestement, le FN est le seul à y apporter une réponse. Cela, ça gène les Républicains, qui ne veulent pas être accusés de courir après l'extrême droite, mais aussi le PS, qui sait bien que le nationalisme est le pendant logique du socialisme. 
Mais au delà même des grands débats philosophiques, il demeure quand même un pays à gérer, et si possible à maintenir au sein du camp des démocraties (séparation des pouvoirs, respect des Droits de l'Homme, protection de l'individu). 

Alors, à l'occasion des questions au gouvernement (QAG), les députés, à défaut de demander au gouvernement s'il compte écouter les français, vont-ils au moins rappeler à l’exécutif que la République doit rester démocratique ? Vont-ils poser les questions au gouvernement suivantes ? 
  • Question au premier ministre, Manuel Valls : Monsieur le Premier Ministre,  il y a un peu plus d'un an, votre prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, avait présenté sa démission suite à la défaite du Parti Socialiste aux élections municipales. Cette fois ci, le Parti Socialiste est parti d'une quasi hégémonie au niveau de la présidence des Conseils Régionaux à un score ramené à 50% des conseils régionaux présidés. 




Question : Monsieur le Premier Ministre : allez-vous présenter votre démission ?


  • Question au Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen : Monsieur le Ministre, la situation est inquiétante. L'indice de légitimité des élus (1) est au plus bas pour la plupart des nouveaux présidents de régions. A titre d'information,  l'indice de légitimité des élus se calcule en divisant le nombre de voix obtenues au premier tour par le nombre d'inscrits sur les listes électorales. On constate notamment que le mode de scrutin, à deux tours, ne renforce pas la légitimité des élus. Or, le président Hollande avait proposé la proportionnelle. Qu'en est-il, Monsieur le Ministre, de ce projet ? Et si vous tenez absolument à conserver le principe majoritaire, pourquoi ne pas adopter le principe britannique de scrutins à un tour, le vainqueur étant celui qui est arrivé en tête ?
    Les français n'adhèrent plus, Monsieur le Ministre !







  • Question au Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian : Monsieur le Ministre, les français se souviennent d'un certain "Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local, parce que je considère qu'ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche", ainsi que du tweet suivant : 







  • Question à la Ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu : Madame la Ministre, on croit rêver ! Comment votre gouvernement, et vous même osez parler, de temps en temps, d'austérité (2) ? N'apprend-on pas, aujourd'hui même, que la fonction publique a continué à recruter en 2014 ? + 40 000 fonctionnaires ?  
  • Où est l'austérité, dans ce contexte ? Et comment votre gouvernement ose t-il affirmer aux français qu'il y aura une pause fiscale ? C'est strictement impossible, étant donné qu'il faudra bien payer tous ces fonctionnaires. Madame la Ministre, quand est ce que le gouvernement cessera de se moquer des contribuables ? 

  • Question au Secrétaire d'État aux Affaires européennes, Harlem Désir : Monsieur le Ministre, Guy Verhofstadt, président du groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE) au Parlement européen, pose la question suivante : pourquoi, tant de Français sont persuadés que l'Union européenne est une machine de guerre contre la France, le cheval de Troie du capitalisme mondialisé, une passoire ouverte à toute la misère du monde, une bureaucratie irresponsable bradant les intérêts des Etats?
    Guy Verhofstadt avance une réponse : la classe politique française, qui a signé et ratifié tous les traités européens, n'en assume aucune des conséquences, bonnes ou mauvaises (3). Monsieur le Ministre, quand est-ce que le gouvernement actuel, et plus particulièrement votre Premier Ministre, va cesser de tenir des propos que vous dénonceriez s'ils étaient tenus par des élus du Front National ("Manuel Valls appelle l’Europe à fermer sa porte aux migrants (4)") ? Quand allez-vous cesser d'accuser l'Europe de mille maux quand la France s'évertue à jouer cavalier seul la plupart du temps ? 

  • Question au Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve : Monsieur le Ministre, l'état d'urgence est accompagné de dérives intolérables. Or, votre gouvernement se félicite d'avoir su, à l'occasion des élections régionales, repousser le risque extrémiste. Veuillez excuser les français, Monsieur le Ministre, de demander à ce qu'on repousse le danger extrémiste y compris quand le gouvernement est socialiste, et non pas uniquement national socialiste. Vous vous déclarez, Monsieur le Ministre, républicain. Allez-vous également vous déclarer démocrate ?







  • Question au Ministre des Finances, Michel Sapin : Monsieur le Ministre, vous qui travaillez sur le dossier de la fraude fiscale, pouvez-vous nous donner des nouvelles de Jérome Cahuzac ? Comment va t-il ? Touche t-il toujours de l'argent public ? Avez-vous, en tant que ministre des finances, porté plainte contre lui en vous portant partie civile ? Avez-vous suggéré une comparution immédiate avec menottage en pleine nuit, défonçage de porte à coup de bélier, tutoiement et insultes ? 




  • Question au Ministre de l'emploi, Myriam El Khomri : Madame la Ministre, les français sont ravis de voir que Manuel Valls va enfin tenter de mettre en oeuvre la promesse du président Hollande, inverser la courbe du chômage. Mais fallait-il attendre que le FN atteigne ses chiffres les plus élevés pour s'atteler à la tache ? 




Les élections sont passées. Il ne se passera plus rien d'ici aux présidentielles. Enfin, plus rien, c'est une façon de parler. Dépense publique toujours plus croissante, libertés toujours plus restreintes (de la restriction de l'usage de l'argent liquide à la surveillance généralisée), sans parler de la communication Potemkine, attendez-vous à un déluge d'ici à 2017 ! A moins que, miracle, les députés décident de devenir enfin un contrepoids à l’exécutif hors de contrôle ? 






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