Que font les députés Européens ?
Les députés Européens ont un rôle législatif partagé.
D'une part, ils investissent la fameuse Commission Européenne (autrement dit, ils choisissent de mettre à la tête de la Commission Européenne Delors, Santer ou Barroso), et d'autre part, ils codécident des lois européennes, en partenariat avec le Conseil de l'Union Européenne, ce dernier étant composé de représentants nationaux (qui changent selon le sujet traité).
Est-ce que c'est compliqué ? Oui et non. Les institutions européennes répondent à trois buts contradictoires : respecter les souverainetés nationales (les ministres qui assistent aux Conseils de l'UE y veillent), pousser en avant le projet fédéraliste (c'est le rôle du Parlement Européen, élu au suffrage universel direct par l'ensemble des Européens) et respecter le principe de séparation des pouvoirs. Et ça n'est pas plus ou moins compliqué que le processus législatif national. En France, la majorité des lois sont des projets de lois, et non pas des propositions de loi. Autrement dit, en France, c'est le gouvernement, non élu, qui majoritairement propose aux députés (élus) de voter telle ou telle loi, à commencer par la plus importante : la loi de finance.
Bien que ce ne soit pas simple, nous Européens profitons des bienfaits que la législation Européenne a apporté aux pays membres. Par exemple ? Le dégroupage. Sans législateur européen, France Telecom n'aurait pas été forcé d'ouvrir ses boucles locales, et l'ADSL serait une offre restreinte et chère. Si Free et tous les autres existent, c'est parce que l'Europe a imposé l'ouverture du secteur.
Un deuxième exemple ? Le transport aérien. Sans législateur européen, Air Inter (l'actuel Hop) aurait encore le monopole des liaisons intérieures françaises) et aller de Paris à Marseille coûterait bien plus que 100 euros.
En fait, la lutte contre les monopoles est le principale acquis, pour le grand public, de l'Europe. Pendant que Montebourg et ses prédécesseurs disent vouloir des ententes dans les telecoms, au niveau national bien sur, et sans méchant patron étranger type Patrick Drahi (2) pour perturber le jeu, la justice européenne, elle, sanctionne ces ententes (3).
Alternative Libérale, en 2009 avait souligné tout cela (4).
C'est bien dans ce sens que l'on peut dire, à l'instar du discours de l'UDI-Modem/Les Européens, qu'il faut plus d'Europe (5). On voit bien que non seulement les projets Européens sont souvent entravés par des intérêts nationaux, mais que, de plus, quand des législations européennes sont adoptées, chaque pays les adaptent à sa sauce, quand ils ne camouflent pas, carrément, leur ultra étatisme national derrière des soi-disant règles Européennes. Un seul exemple : l'affaire des escabeaux pour les ramasseurs de fruits. Morano, Alliot-Marie et Copé n'ont pas hésité à accuser l'Europe (6) alors que c'est bien notre pays, le pays des socialistes de gauche et de droite, le pays des 35 h et du Code du Travail le plus épais de l'UE, qui a juste voulu protégé les pauvres ados de 16 à 18 ans contre les méchants patrons exploiteurs.
En fait, ces élections Européennes tombent vraiment à pic.
Elles permettent de souligner l'absence de vision des partis type UMP et PS, qui sont tous les deux attirés par leurs Fronts (de Gauche ou National) pour le coté eurosceptiscisme, leur présence parfois symbolique à Bruxelles, pour cause de cumul des mandats (cf Rachida Dati ou Harlem Désir) et leur incroyable capacité à accuser l'Europe de tous les maux, même quand c'est les faiblesses de la seule France qui sont en cause.
Du coup, puisque nous n'avons pas UKIP en France, pour qui voter ? Déjà, faites, comme le Duff (7), le test "Européennes 2014 : de quel parti êtes-vous le plus proche ? sur le site web du Monde (8), égalemement proposé par le Soir (9)
Denis Payre, vous connaissez. C'est cet entrepreneur, qui expliquait à Aymeric Caron (le tristement célèbre chroniqueur de France 2, payé par l'argent public pour insulter le bon sens) qu'il avait crée 7000 emplois en France et à qui Caron avait répondu "peu importe" (voir à 3'40)
Sa liste, Nous Citoyens, est présente dans l'ensemble du pays (voir l'agenda).
Il y a, pour la circonscription Ile de France, 31 listes qui cherchent à attirer nos suffrages (10). On ne peut donc pas dire que le débat n'a pas lieu, même si ceux qui, comme Paris Europe (11), mettent en scène la campagne ont tendance à faire l'impasse sur ce qu'ils appellent "les petites listes", contribuant ainsi au fatalisme (12) qui veut que la politique soit l'affaire de professionnels accros à leurs mandats.
Il y a, pour la circonscription Ile de France, 31 listes qui cherchent à attirer nos suffrages (10). On ne peut donc pas dire que le débat n'a pas lieu, même si ceux qui, comme Paris Europe (11), mettent en scène la campagne ont tendance à faire l'impasse sur ce qu'ils appellent "les petites listes", contribuant ainsi au fatalisme (12) qui veut que la politique soit l'affaire de professionnels accros à leurs mandats.
Alors, allons voter dans 10 jours ! Cela vaut la peine de se mobiliser pour une institution démocratique qui, globalement et même si elle est loin d’être parfaite, tente de protéger les citoyens des dérives qui ont touché et touchent encore l'Europe, telles que le nationalisme.
Mention spéciale à nos amis de l'UMP qui ne savent toujours pas si leur parti est bien fédéraliste, tendance UDI (comme Constance le Grip ou Alain Lamassoure) ou souverainiste (comme Laurent Wauquiez et Henri Guaino). Pourquoi donner vos voix à des gens qui ne considèrent l'UE que comme un soutien à leur propre pouvoir d'achat, un passe-temps en attendant de retrouver un poste à Paris ?
Mention spéciale à nos amis de l'UMP qui ne savent toujours pas si leur parti est bien fédéraliste, tendance UDI (comme Constance le Grip ou Alain Lamassoure) ou souverainiste (comme Laurent Wauquiez et Henri Guaino). Pourquoi donner vos voix à des gens qui ne considèrent l'UE que comme un soutien à leur propre pouvoir d'achat, un passe-temps en attendant de retrouver un poste à Paris ?
Sur le même sujet, lire aussi : Contrepoints Élections européennes : 4 questions à Denis Payre 15 mai 2014
(1) BFM TV Elections européennes 2014: le mode d'emploi 15 mai 2014
(2) Huffington Post Qui est Patrick Drahi, le sulfureux patron de Numericable 14 mars 2014
(3) DegroupNews Bruxelles enquête sur des ententes entre les 5 grands opérateurs européens 14 mars 2012
(4) Le JDD "L'Europe c'est vous" 24 avril 2009
(5) Le Figaro L'appel des candidats UDI-Modem pour une Europe sans ambiguïté 30 avril 2014
(6) Politique.net Non, l'UE n'a pas interdit l'utilisation des escabeaux pour les jeunes de moins de 18 ans 13 mai 2014
(7) Le blog du Duff De l’art de ne pas se sentir représenté 12 mai 2014
(7) Le blog du Duff De l’art de ne pas se sentir représenté 12 mai 2014
(8) Le Monde Européennes 2014 : de quel parti êtes-vous le plus proche ? 5 mai 2014
(9) Le Soir De quels partis êtes-vous le plus proche ? Faites notre test électoral 17 avril 2014
(10) Essonne Info Européennes : 31 listes en Ile-de-France 14 mai 2014
(10) Essonne Info Européennes : 31 listes en Ile-de-France 14 mai 2014
(11) Paris Europe Elections européennes de 2014 : Quel rôle pour la croissance en Europe ? 14 mai 2014
(12) La Tribune Pourquoi la société civile ne peut pas réussir aux élections en France 14 mai 2014
(12) La Tribune Pourquoi la société civile ne peut pas réussir aux élections en France 14 mai 2014
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