Ce soir, on sera nombreux à regarder le match Ukraine-France (1).
Il y a quand même quelque chose qui chiffonne, dans ce match, c'est l'enjeu nationaliste que sur lequel certains politiciens insistent.
Prenons Christophe Girard, ancien adjoint à la Mairie de Paris en charge de la Culture (aux cotés d'Anne Hidalgo et Bertrand Delanoë), maire du IVe et employé de LVMH. Il twittait ceci ce matin :
Allez les Bleus .On a besoin de bonnes nouvelles .Pensez aux chomeurs et aux petis salaires @francebleu @Bruce_Toussaint @liberation_info— Christophe Girard (@cgirard) November 15, 2013
C'est bien dans la culture socialiste (2) et communiste (3) que d'être en phase avec une certaine idée nationaliste, certes, mais rappelons quand même que :
- les bleus ne sont que des footballeurs, et pas des ingénieurs en football. Les victoires ne sont pas garanties
- les bleus sont au service d'eux-mêmes, avant d'être au service de la France, tout comme chacun de nous, quand il travaille, le fait pour gagner de l'argent et non pas pour être au service d'on ne sait pas trop quelle cause nationaliste
- les bleus sont des employés de leurs clubs de foot et de la Fédération Française de Football, une association, et non pas des fonctionnaires.
Donc, si, ce soir, les bleus gagnent contre l'Ukraine, tant mieux, surtout si le match est bon. Les 11 millionnaires qui portent le maillot des bleus seront aussi contents que les téléspectateurs. Mais s'ils ne gagnent pas, ce ne sera pas un drame pour la France et les français. Nous ne sommes pas en Corée du Nord, le maillot des bleus n'est pas un uniforme de l'armée.
Enfin, si Christophe Girard (dont on découvre l'intérêt pour le football, au passage ..) pense vraiment qu'une victoire ce soir contre l'Ukraine sera une "bonne nouvelle pour les chômeurs et les petits salaires" (quel mépris pour les gueux ...), c'est qu'il ne comprend pas la nature et la profondeur de tout ce qui se passe en ce moment en France.
Mais ne soyons pas désagréables, réjouissons-nous du fait que la culture foot se diffuse. Etant donné qu'on accueille l'Euro 2016 en France, il faudra que les hommes politiques apprennent à justifier les dépenses liées aux stades. Seront-nous la Pologne après l'Euro 2012 (4), ou bien la Suisse (5) ?
(1) Atlantico Ukraine-France : un nouveau barrage, quatre ans après France-Irlande 15 novembre 2013
(2) Gauche Libérale L'idéologie de la prison fiscale 19 décembre 2012
(3) Le Figaro Avec Mélenchon, qui reste-t-il chez les Bleus 8 novembre 2013
(4) Contrepoints Une dette gigantesque après l’EURO 2012 5 août 2012
(5) Swiss Info Bilan de l'Euro 2008: 412 millions de bénéfice pour l'UEFA 29 juillet 2008
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