En ce jour de fête de l'Europe, il sera de bon ton d'évoquer le bon vieux temps d'avant, celui du Franc, des douanes et des dévaluations. Il sera aussi de rigueur d'insister sur les échecs de l'Europe et de l'Euro.
Pourtant, si l'Europe est une réussite, ses échecs sont dûs aux choix des élus nationaux des Etats membres.
Exemples concrets :
1. les difficultés de l'Euro
L'Euro, c'est clair, c'est completement artificiel. Une monnaie ne fonctionne bien que si l'économie sous jacente est bien synchronisée. Or, l'économie européenne n'est pas synchronisée. Il y a des pays agricoles, et d'autres plus industriels. Quand l'euro monte contre le dollar, les consommateurs de pétrole (tout le monde) sont contents mais les exportateurs souffrent. Quand il baisse, les touristes Européens aux Etats Unis font grise mine mais Airbus est content. Le pari de l'UE a été de créer un compromis, avec des gagnants et des perdants, pour renforcer la construction politique. Mais, à la base, pour que l'Euro fonctionne, il faut que chaque pays respecte les règles communes (résumées dans le traité de Maastricht) qui disent que la dette, l'inflation, les déficits doivent etre bas et convergents. Les pays ont-ils respecté ce traité ? Non ! Dès septembre 2004, la France et l'Allemagne s'asseyaient dessus, en méprisant les "petits" pays. Forcément, les comptes publics ont volé en éclat en 2008 avec la crise. L'Europe avait pourtant des sanctions prévues en cas de non respect des règles de Maastricht, mais l'UE a t-elle une force armée capable de faire appliquer des décisions ? Déjà que des pays comme la France se moquent éperdumment des décisions des Cour de Justices Européennes ....
2. le déficit de croissance
Pour "faire" de la croissance, il faut 3 choses : du capital, du travail et de la connaissance. Pour le capital, c'est clair. Si un Etat taxe et retaxe ses habitants, ceux-ci auront du mal à en accumuler, du capital. Quand au travail, il existe plusieurs moyens pour l'accroitre : étirer la durée de la journée de travail, réduire les congés, repousser l'age de la retraite, favoriser le temps partiel, remettre les chomeurs au travail, avoir recours à des travailleurs immigrés, etc... en ce qui concerne la connaissance, les mesures sont moins quantitatives mais peuvent être très grossièrement approximées par le nombre de gens formés ou diplomés. Avons-nous tout fait pour avoir plus de tout cela, durant les 10 dernières années ? Nous sommes en 2011, qu'avons nous fait de la stratégie de Lisbonne, qui consistait à enrichir en "knowledge economy" la croissance Européenne ? La réponse est non, évidemment. En France, ça ne fait que deux ans que nous nous attaquons serieusement au secteur de l'éducation, par le biais de la politique de Valérie Pécresse. La réforme des universités est probablement l'une des rares réussites de ce quinquennat, même si elle ne règle pas le problème des apprentis ou celui des jeunes sans qualifications, sans parler du scandale de l'illetrisme.
Que faire pour sauver l'Europe ?
Déjà, faire appliquer les règles. Elles n'ont pas besoin d'etre nombreuses, elles existent déjà, et elles découlent des preceptes de Turgot, émis il y a trois siècles.
Ensuite, créer enfin une vraie Europe fédérale, comme le propose le Parti Fédéraliste, dans laquelle le gouvernement est à Bruxelles et ne s'occupe que de diplomatie, défense, police et justice, les autres services publics étant privatisés, ou gérés par les régions qui tiennent à rester socialistes, comme le propose Alternative Libérale. Que Van Rompuy soit élu au suffrage universel ou non n'est pas le problème. Albert II de Belgique est le roi (donc non élu) d'un Etat déjà fédéral, ca fonctionne très bien (même sans gouvernement). Idem pour le Président de la République Fédérale Allemande.
L'application du strict principe de subsidiarité permettra de mettre en concurrence les régions. Si l'Ile de France veut confier ses trains à Véolia ou à Deutsche Bahn alors que le Poitou Charente tient à avoir la SNCF comme opérateur, c'est aux contribuables à voter avec leurs pieds.
Enfin, il faut sortir de l'UE les pays qui n'en veulent pas, telle qu'elle est.
Alors, en ce jour de fête de l'UE, souhaitons à cette jeune sexagénère une longue vie, malgré la présence d'enfants à problèmes.
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