samedi 19 juin 2010
Supporters algériens, ont ils raison, ont ils tort ?
Cela fait quelques années maintenant que les franciliens non passionnés de foot (la majorité des gens, donc) subissent un phénomène de plus : les "explosions de joie des supporters algériens", que "leur" équipe gagne ou fasse simplement nul.
Qu'en penser ?
Les questions sont : vivre en France signifie t-il devoir soutenir l'équipe française forcément, ou, plus largement, peut-on accepter les doubles allégances ?
Premier axe d'analyse : le foot n'est que du foot, pas la guerre. Les algériens de France peuvent bien soutenir l'Algérie, la Mongolie ou Turk & Caicos si ca leur chante, at the end of the day ils devront de toutes façons remplir une déclaration d'impots française.
Deuxième axe d'analyse : les opposants à de tels comportements devraient sortir de la fiction républicaine dans laquelle ils vivent, et ouvrir les yeux. On oppose souvent l'intégration au modèle républicain français des basques, des bretons, des portuguais ou des espagnols, au soit disant refus d'intégration des algériens, et plus largement des populations arabes et moyen-orientales. Mais cela fait bien longtemps que les français se sentent tout autant fiers de leurs racines régionales ou extra-nationales, qu'elles fussent alsaciennes, auvergnates, bretonnes, basques, corses, arméniennes ou sefarades. Le débat sur le numéro numéralogique des plaques en atteste.
De plus, des populations immigrées et installées en France depuis 3 ou 4 générations n'hésitent pas à afficher d'autres couleurs nationales, comme c'est le cas dans la communauté portuguaise.
- Portuguais à vie (!)
- Seine et Marne mais portuguaise "pour toujours" (!)
- d'Issy les Moulineaux
- etc etc ...
Troisième axe d'analyse : le paradoxe des jeunes algériens en France. Il faut être clair, la France n'est pas l'URSS. Chacun est libre de partir. Si des gens se sentent si Algériens que cela, pourquoi ne vont-ils pas rejoindre leur paradis de l'autre coté de la Méditerrannée ? Certes, il n'est pas interdit d'etre résident étranger en France, par contre le droit existe. Etre étranger ne donne pas droit à insulter en toute impunité. La critique de la France a des limites. Les gens sont mieux en France, un pays laic de liberté d'expression, qu'en Algérie.
De plus, 4eme axe d'analyse, est-il acceptable d'insulter n'importe qui du fait de sa nationalité, surtout s'il est chez lui et que sa nationalité est la votre ? On a en effet du mal à comprendre le double discours de la justice et des associations "anti racistes" vis à vis des déclarations racistes ou xénophobes. Si le racisme et la xénophobie sont illégaux en France, il faut condammner tous les racismes, y compris les "actes anti blancs", y compris les "actes anti chrétiens" ou alors n'en punir aucun.
Conclusion : un match de foot est un match de foot. Il ne peut pas servir à parler de guerres et de blessures non refermées. Mais s'il le devait, alors il ne faudrait pas s'étonner du fait qu'au niveau des protagonistes, qu'ils se considèrent effectivement comme ennemis. A la France, c'est à dire à ses institutions, de faire appliquer les règles communes, sans parti pris ni culture de l'excuse, mais aussi, aux hommes et femmes politiques de donner du contenu à la devise liberté - égalité - fraternité, en commencant par la liberté d'entreprendre et de jouir du fruit de son travail.
En Suisse aussi voit ressurgire la passion national des première, deuxième voir troisième générations d'immigrés. La majorité sont italienne, portugaise ou espagnole est il sont de plus en plus a avoir le coeur pour leur patrie d'origine et leur patrie d'accueil. Mais ce qui est certain, dans les matchs Suisse- Portugal ou Suisse- Espagne, jamais les supporters des deux pays invités ont sifflé l'hymne national suisse et en envahissant le terrain avant la fin du match.
RépondreSupprimerIl est vrai que les algériens ou autre beurs qui ont sifflés la marseillaises lors du France- Algérie, ne peut se réduire à toute la communauté maghrébine française. Mais cela en dit long sur l'intégration notamment en France dans les banlieues sensibles. On peut comparé ce nationalisme algérien en France, comme l'est le Front national de Le Pen.
D.J
Tout à fait d'accord avec ça ! Bravo ! Rien de plus à ajouter !
RépondreSupprimerMarc Porta