lundi 30 novembre 2015

FN : Pourquoi la polémique Voix du Nord n'aurait pas dû exister

Alors que les sondages semblent plutôt favorables à Marine le Pen en Nord-Pas de Calais Picardie, le quotidien régional la Voix du Nord a pris position contre la leader d'extrême droite. 
Ils ont titré "Régionales : pourquoi une victoire du FN nous inquiète" (1) et expliquent que 


  • "Une large majorité d’habitants du Nord - Pas-de-Calais pourraient se réveiller le lundi 14 décembre avec une présidente Front national, sans l’avoir voulu."
  • Le FN s’inscrit dans le jeu démocratique sans renoncer à sa radicalité 
  • La violence terroriste, la panne économique, la perte de confiance que nous vivons supposent le rassemblement et non la division, le débat et non l’imprécation, l’autorité et non l’autoritarisme, l’appel à la raison plutôt qu’aux préjugés, la recherche de solutions réalistes au lieu de promesses démagogiques, l’ouverture au monde et non le repli sur soi, l’entrée dans la compétition plutôt que le protectionnisme.
  • Le Front national n’a pas l’expérience, il n' jamais été au pouvoir dans une collectivité importante.

A cette attaque, est venue une réponse stupide : Marine le Pen a promis qu'en cas de victoire, elle supprimerait les subventions accordées à la Voix du Nord. Problème : il n'y a pas de subventions régionales pour les journaux. Les aides à la presse sont des dispositifs nationaux. 
La stupidité de la réponse de la fille de Jean-Marie le Pen règle t-elle pour autant la question ? Non, et ce pour les raisons suivantes. 


la Voix du Nord redécouvre les institutions

Marine le Pen pourrait être élue en étant minoritaire. Oui, et alors ? La Voix Du Nord ignore t-elle qu'en 2012, François Hollande a eu 18 000 668 voix (contre 16 860 685 voix pour son adversaire), soit 39.07% des voix des 46 066 307 inscrits ou 48.62% des voix des 37 016 309 de votants ? 
Les règles du jeu sont ainsi : entre les votes blanc ou l'abstention, même dans le cadre des scrutins majoritaires à deux tour, des minoritaires en voix peuvent être élus. 


Où est la Une de la Voix du Nord anti Etat d'Urgence ? 

La Voix du Nord dénonce les velléités anti démocratiques du FN. Ils ont raison, la démocratie ne semble pas dans l'ADN du parti s'extrême droite, héritier lointain des idées national socialistes. Mais quid des, non pas velléités, mais au contraires pratiques avérées, de l'actuel gouvernement ? La Loi Renseignement, est ce que la Voix du Nord l'a combattue aux cotés des starts up du web, des activistes pro libertés et des associations de défense des Droits de l'Homme ? L'Etat d'Urgence, la Voix du Nord a t-elle interpellé Manuel Valls et Bernard Cazeneuve en demandant si la République allait cesser de diverger de la démocratie ? 
C'est très bien de lutter contre l'extrême droite, mais le combat n'est-il pas aussi contre les politiques d'extrême droite, même si c'est la gauche qui les appliquent ? 


Tous les partis ont connu une première fois

La Voix du Nord dit "le FN n'a pas d'expérience". Faut-il en conclure que seuls l'UMP et le PS ont le droit de gérer des régions, ou bien peut-on imaginer que la politique française sorte de l'UMPS et de ses deux Fronts, de Gauche ou National ? Accessoirement, le bilan des partis institutionnels plaide t-il en faveur de Xavier Bertrand ou du candidat socialiste ? 



Pauvres amis Chtis et Picards. 

Voila qu'un journal, La Voix du Nord, qui a touché 4 546 741 euros de subvention publique en 2012, vient leur présenter un constat partiel, au lieu d'ouvrir de vrais débats, tels que la nécessité de supprimer TOUTES les aides à la presse, de l'Humanité à Minute, ou tels que l'intérêt de faire le bilan des politiques de "droite" ou de gauche depuis 30 ans.
Sur les aides à la presse, soyons un peu plus précis : est-il acceptable que les contribuables se voient forcer de renflouer nuitamment (4) l'Humanité, le quotidien qui soutient un autre extrémisme, le communisme ? 

Dans ce contexte, souhaitons bonne chance à Sylvain Blondel, 35 ans, créateur d'une entreprise de services aux particuliers, tête de liste Nous Citoyens Nord Pas de Calais Picardie, seule alternative à l'UMP Les Républicains / Parti Socialiste / Front de Gauche / Front National.
Le constat de Sylvain Blondel (5): "J’estime que le clivage droite-gauche ne signifie plus rien, que les lignes de fractures se situent davantage entre libéraux et étatistes, souverainistes et européens. La nuance entre Mélenchon et Le Pen est par exemple très ténue."







La Voix du Nord aurait pu titrer : pourquoi la poursuite des politiques actuelles, dont Marine le Pen ne serait qu'un avatar exacerbé, nous inquiète.



(2) Observatoire des Gaspillages Aides à la presse 7 novembre 2012


dimanche 29 novembre 2015

#Régionales2015 : le point pour l’Ile-de-France. Pour qui voter ?

Dans une semaine, les français sont appelés à voter pour le premier tour des élections régionales 2015. En effet, celui ci se tiendra le 6 décembre 2015. Quand au deuxième tour, il aura lieu une semaine plus tard, le 13 décembre 2015. La question qui se pose est :faut-il aller voter, et si oui, pour qui aller voter ? 

Il y a trois semaines, nous notions qu'il était compliqué de saisir les enjeux liés aux élections régionales parce qu'on ne sait pas ce que font les régions, comment elles le financent, et qui sont les élus régionaux (1)
En ce qui concerne la région Ile-de-France, la situation est la suivante : il y a une majorité sortante, une alliance PS-EELV, qui a géré un budget de plusieurs milliards d'euros réparti de la sorte : 

  • Transports : 1,803 milliard d’euros
  • Lycées :  704 millions d’euros, hors rémunération des agents des lycées
  • Développement économique, innovation, tourisme : 229,64 millions d’euros
  • Apprentissage, formation professionnelle, emploi : 689,7 millions d’euros
  • Enseignement supérieur, recherche : 129,16 millions
  • Logement 163,377 millions d’euros
  • Environnement : 153,58 millions d’euros
  • Politique de la ville et renouvellement urbain : 45,3 millions d’euros
  • Sécurité : 14,3 millions d’euros
  • Culture : 99,8 millions d’euros

Le bilan, chacun le connait. Il est mauvais pour le socialiste Jean-Paul Huchon et sa majorité (2). Si on utilise les critères de bonne gestion d'une collectivité, au sens socialiste et écologiste du terme, il est impossible de décerner le moindre bon point aux sortants : malgré 17 ans de socialisme, l’Ile-de-France est la région où les inégalités sont toujours les plus fortes (3), y compris devant l'Alsace (pourtant dirigée par la droite), et ce, donc, malgré la redistribution importante opérée par l’impôt et les prestations sociales ou les dispositifs type SRU et autres taxes (4). Quand à l'écologie, les fréquents pics de pollution montre qu'un exécutif EELV n'a pas servi à grand chose. 
Certes, direz-vous, les inégalités de situation ne relèvent pas du politique et ne devraient absolument pas faire l'objet d'un traitement politique. Vous direz même que les inégalités, quelque part, sont justes (au sens de Rawls par exemple).  Quand à la pollution en Ile-de-France, on sait qu'elle provient fréquemment des épandages dans la Beauce (4). Mais, puisque la gauche est au pouvoir, autant la juger sur ses propres critères, non ? 

Mais le passé est le passé. Ce qui intéresse, c'est l'avenir. Et les élections régionales 2015 permettent d'en parler, de l'avenir. En Ile-de-France, 13 listes sont en compétition pour cette élection qui est à la fois majoritaire et proportionnelle. Et que nous proposent ces listes ? 

Franchement, il y a, dans la majorité des cas, de quoi être déçu. En effet, si on part de l'idée que les citoyens français ne sont pas sous-administrés, mais qu'au contraire, ils sont sur-administrés et ils souffrent du mille-feuille administratif, de l'excès de lois et de l'intervention publique à tous les niveaux, force est de constater que la plupart des listes aux régionales 2015 en Ile-de-France peinent à proposer autre chose que la poursuite des politiques actuelles, à savoir toujours plus d'intervention, le tout dans un contexte de dilution des responsabilités et de contraintes budgétaires fortes.
N'oublions pas que, le 1er janvier 2016, en plus des 2500 communes présentes dans la région, des 8 départements et des intercommunalités (comme Paris Métropole, délimité par le trait rouge sur la carte ci dessous) parfois pertinentes, parfois construites sur une logique purement politicienne (5) , il y aura la création de la Métropole du Grand Paris (en couleurs sur la carte ci dessous). Au mille feuille administratif actuel se rajoutera une couche supplémentaire. 

Ile de France (gris) vs Paris Métropole (rouge) vs Métropole du Grand Paris (vert)


En mauve : Paris Métropole (un syndicat miste d'études)

En gris : la Métropole du Grand Paris (une intercommunalité)

Autrement dit, et même si cela n'est pas si évident que cela pour nos amis des 20 12 autres régions métropolitaines de France, les franciliens, eux aussi, sont victimes du jacobinisme et de la volonté répétée de l'Etat de mettre la main sur les finances et la vie quotidienne des habitants d'Ile-de-France.
Le fait que le projet de la Métropole du Grand Paris n'est même pas discutée par les politiques est à ce titre significatif. Vous habitez au 8 rue du Corbillon à Saint Denis ? Vos interlocuteurs administratifs sont donc, au 1er janvier 2016, outre Jawad - le logeur - Bendaoud, également le maire communiste de la ville de Saint Denis, Didier Paillard, le président communiste de la Communauté d'agglomération Plaine Commune, Patrick Braouezec, le député socialiste Bruno le Roux, mais aussi Patrick Devedjian (Les Republicains) en sa qualité de président de Paris Métropole, le futur dirigeant de la Métropole du Grand Paris et, évidemment, le futur président du conseil régional d'Ile-de-France. Vous avez suivi ? 

Mais,  admettons que la région Ile-de-France ait le bon contour, malgré le décalage avec le périmètre du domaine royal des capétiens (oui, l'Oise est historiquement francilienne) ou même l'ancienne province royale d'Ile de France. 

Ile de France en 1790

Admettons aussi que la réforme des régions, portée de manière unilatérale et non concertée par le gouvernement actuel soit bonne, et que les missions que les régions exercent (principalement : faire rouler des bus et des trains, et gérer des lycées et centres de formation) soient les bonnes. 

Alors, demeure la question principale : pour qui voter ?



La première liste est intitulée Nos vies d'abord ! Elle est dirigée par le sénateur communiste Pierre LAURENT (PCF-Front de Gauche). Le choix du nom de la liste est excellent. En effet, quoi de plus égoïste et de plus court-termiste que l'idée que les services publics déficitaires d'aujourd'hui doivent être payés par les contribuables de demain, par le biais de la dette ? Mais penchons nous sur leur projet : il est tout bonnement ridicule. En quoi, par exemple, le politique peut-il influer sur le fait que (malgré des loyers plus élevés), les entreprises préfèrent créer des emplois à l'ouest (à la Défense par exemple) plutôt que dans la zone franche de Champigny ? Ou cette idée de solidarité à tout prix, à quoi rime t-elle

Il y a cependant une mesure intéressante chez les communistes, c'est la proposition de referendum sur la réforme territoriale. Le reste correspond à des mesures ultra dirigistes et égalitaristes.


La seconde liste est "Une Ile-de-France humaine", dirigée par Claude BARTOLONE (PS). La encore, la tête de liste est un cumulard : Bartolone est député de Seine Saint Denis, président de l'Assemblée Nationale. Certains lui reprochent d'ailleurs de faire campagne avec les moyens de l'Assemblée Nationale (7). D'autres lui reprochent sa gestion catastrophique de la Seine Saint Denis (8), dont il a géré le conseil général. Tous, enfin, raillent sa prise de hauteur par rapport à la mixité sociale, du haut de sa maison de multimillionnaire. Enfin, nous ne sommes pas censés savoir, Bartolone est contre la transparence des patrimoines des élus.

Mais passons au projet de Bartolone. D'abord, la liste s'appelle "Une Ile-de-France humaine". Faut-il comprendre que l'actuelle Ile-de-France, celle que le socialiste Jean-Paul Huchon a dirigé, est inhumaine ? Sur les transports, Bartolone a deux grandes idées phares : d'une part, sécuriser les déplacements des femmes, et, d'autre part,  tout miser sur le nouveau métro du Grand Paris. En ce qui concerne la sécurité des femmes, nous avons déjà indiqué que non, Bartolone n'aidera pas les parisiennes harcelées dans le métro ! (9) Quand au métro du Grand Paris, son financement est tellement incertain qu'on ne comprend pas comment le PS peut encore le mettre en avant. Le reste du programme de Bartolone oublie de faire le bilan de Huchon, et de dire pourquoi le PS version 2015 ferait mieux que son prédécesseur. Apparemment, les franciliens ne s'y trompent pas, d'après les sondages.


La troisième liste est celle de l'Union Populaire Républicaine (UPR), dirigée par François ASSELINEAU. Disons le tout de suite : les régionales ne semblent pas intéresser l'UPR, un petit parti souverainiste et anti euro. Tout juste constituent-elle une tribune pour leurs idées. Du coup, la partie programme de François Asselineau est particulièrement light. En dehors de l'idée d'instaurer le référendum d’initiative populaire au niveau régional, il n'y a pas grand chose.




La quatrième liste, Changeons d'air, est dirigée par Emmanuelle COSSE (EELV). A la base, on pourrait souscrire à la thèse socialiste, qui, quelque part, dénonce cette candidature faite contre l'idée "d'union de la gauche". En effet, le PS et EELV n'ont-ils pas codirigé la région Ile-de-France, ensemble, depuis 2004 ? L'actuel 2eme vice-président chargé des transports et des mobilités ne s'appelle t-il pas Pierre Serne et n'est-il pas membre d'EELV ? EELV n'est-il pas comptable de ce bilan écologique marqué par la récurrence des pics de pollution qu'ils dénoncent ? Quand au programme de Changeons d'Air, il est un mélange de mesures de bon sens, que chacun peu plébisciter, d'idées ultra dirigistes contre intuitives et d'idées qui rappellent qu'il n'y a absolument pas besoin de lois pour faire de l'écologie (10). En effet, qui n'a pas envie d'un futur viable et d'un air sain ? Mais, en revanche, en quoi le politique doit se mêler de la "végétalisation de nos villes pour changer d’air" ? Les stratégies écologistes locales, chacun peut s'en saisir, dès maintenant, sans attendre qu'un politicien nous tienne la main. Là où, en revanche, les écolos ont vraiment totalement failli, dans le cadre de leur association avec le PS, c'est de parvenir à faire sortir la France en général et l'Ile-de-France en particulier de la dépendance vis a vis du pétrole. Au moment où nous avons besoin de prendre nos distances vis a vis de l'Arabie Saoudite et du Qatar, comment se fait-il que les bus de la RATP roulent encore au gasoil ?





La cinquième liste est intitulée : "Liste d'union citoyenne". Elle est dirigée par Dawari HORSFALL Maire-Adjoint Délégué aux Sports de la ville de Massy et directeur associatif. Le programme de la Liste d'union citoyenne consiste principalement à vouloir concurrencer le Bon Coin, Linkedin et Monster (Création des Plateformes d’Accès à l’Emploi et à la Formation), concurrencer le groupe de certification SGS (Créer une agence indépendante de certification des prestataires en formation), distribuer des subventions, demander plus de redistribution ... mais aussi favoriser l'Open Data. 




La sixième liste s'appelle Nous Citoyens pour l'Ile-de-France. L'élue centriste Valérie SACHS la dirige. Le programme de Nous Citoyens Ile de France, assez léger, ne comprend pas de promesses démagogiques. Il est porté par des personnes de qualité (exemple : Benoit Meyruey, un citoyen actif au niveau local dans le XIIIeme) mais également, hélas, par des politiciennes spécialistes des alliances tactiques (11) et autres retournements de vestes (12). Dommage pour le sérieux de l'ensemble.




La septième liste s'appelle Fédération Libertaire Unitaire Ouverte  (FLUO). L'ex EELV Sylvain DE SMET la dirige. Le constat de FLUO est intéressant : ils affirment "Les régions Françaises sont encore loin de jouir de l’autonomie des Länder en Allemagne, ou des Communautés Autonomes en Espagne. Malgré ses efforts de décentralisation, la France est encore captive d’une gestion étatique où la plupart des décisions restent prises par le gouvernement. Or, nous souhaitons pousser aussi loin que possible l’autonomie régionale et faire de l’Île-de-France une région pionnière pour expérimenter de nouvelles formes démocratiques, économiques et sociales sur son territoire". Hélas, quand on regarde le programme de FLUO, on constate que les colistiers de Sylvain de Smet sont , sur beaucoup trop de points, dans la démagogie totale(Offrir un toit pour tous les sans-abris ? Aller vers la gratuité des transports en commun ?) Il y a pourtant des points intéressants dans leur programme (Appliquer l’ensemble des propositions pour les élections régionales de l’association Anticor) mais dans d'autre cas (Abandonner toute forme de politique répressive directe ou indirecte à l’encontre des travailleurSEs du sexe, de leur clientèle et de leurs proches), cela ne dépend pas de la région.




La huitième liste est l'Union des Démocrates Musulmans Français - Nizarr BOURCHADA conduit cette liste.  Il a été élu au sein du conseil municipal de Brie Comte Robert sur une étiquette UDI. Le programme de l'Union des Démocrates Musulmans Français est un mélange de points positifs (améliorer l'orientation scolaire), de bonnes idées qui n'ont pas forcément besoin de la région pour exister (promouvoir l'auto entrepreneuriat), de propositions choc (wagons séparés pour les femmes dans le métro, ou création d'un musée de l'histoire coloniale) et de futures hausses de charges pour les entreprises (faire payer par les employeurs les frais de parking des employés qui utilisent un parking de gare RER/SNCF avant de prendre le train). 



La neuvième liste s'appelle Debout la France. Elle est conduite par le nationaliste et ultra jacobin Nicolas DUPONT-AIGNAN. NDA est énarque, et député maire. On aurait donc attendu de son programme un certain sérieux. Or, certains des points de son programme sont incompréhensibles. Par exemple, NDA nous dit par exemple qu'il faut rendre gratuites les autoroutes autour de l'Ile-de-France, afin de détourner le trafic camions de transit. Mais ne sait-il pas que les autoroutes payantes son privées et que, bien que nous sommes en Socialie, la propriété privée existe et que la région, ou même l'Etat, n'ont absolument rien à dire à Vinci ou à Eiffage ?

En matière de sécurité, NDA parvient indirectement à placer "renforcer les effectifs de police et gendarmerie" ou "expulser les délinquants étrangers". Quel est le rapport avec la région ?
Enfin, NDA veut que DHL ou Fedex aillent créer des emplois ailleurs qu'à Roissy, puisqu'il veut un couvre-feu sur les vols de nuit. Gageons qu'il est déjà en discussion avec les canadiens qui gèrent la plateforme de Vatry en Champagne, afin de leur tenir la main et leur dire quoi faire ? 



La dixième liste, "l'Alternance avec Valérie Pécresse", est une liste d'union Les Républicains-UDI-Modem. Elle est conduite par Valérie PECRESSE.  Faut-il s'arrêter à la cohérence de cette liste . Il a suffisamment été dit que Pécresse rassemblait des "Manif pour Tous" et des "Mariage pour Tous", des anciens socialistes, jeunes ou non (13), et des ultra droitiers. Mais rappelons quand même que le mariage n'est pas une compétence régionale. du coup, cela limite la portée de la critique (principalement venue du camp Bartolone) envers une liste Pécresse qui serait réactionnaire, voire "homophobe". Ce n'est pas le sujet.

C'est le programme de Pécresse qui est plus intéressant. En toute honnêteté, les électeurs socialistes, c'est à dire de la gauche modérée, non communiste, ont au moins deux raisons de voter pour Pécresse : d'une part, la députée des Yvelines a un programme modérément interventionniste, et d'autre part, c'est une femme. On sait à quel point la gauche française aime les effets d'affichage sur ce point précis. Alors, pourquoi les féministes de gauche voteraient pour Bartolone plutôt que pour Pécresse ? Et pourquoi ne dénoncent-elles pas les attaques subies par Pécresse parce que son mari, lui aussi, travaille.
En ce qui concerne le programme, la encore, celui de Pécresse est dans l'idée de celui de Bartolone, mais en mieux. Certes, il y a la lutte contre les inégalités ("réduire la fraction territoriale" ou aussi une volonté affichée de "créer des emplois", voire des propos démagogiques (maintenir le Pass Navigo unique à 70 euros ou faire rouler des métros H24 sur certaines lignes le week end), mais il y a aussi de bonnes idées, comme la proposition de déménager le siège du conseil régional de Paris vers la banlieue ou d'avantage d'autonomie pour les lycées. Le programme de Pécresse est relativement consensuel. On comprend pourquoi il est en tête des sondages.




La onzième liste s'appelle "Aux Urnes Citoyens". Elle est conduite par  Aurelien VERON (Parti Libéral Démocrate). Le PLD n'est pas le seul acteur de cette liste, soutenue par Jean-Marie Cavada, puisqu'il s'agit d'une plateforme collaborative entre plusieurs mouvements centristes. En ce qui concerne le programme d'Aux Urnes Citoyens, le volet transport est intéressant. D'une part, Aux Urnes Citoyens est opposé aux 30 milliards d’euros d’investissement du Grand Paris dans 4 nouvelles lignes dont personne n’a évalué le coût annuel de fonctionnement et de maintenance, qui viendra s’ajouter au budget du STIF. D'autre part, Aux Urnes Citoyens vise explicitement la mise en concurrence de la RATP, tout en notant que, à terme, les lignes en dur appartiendront rapidement au passé avec la révolution en cours des transports : émergence rapide des véhicules propres (électriques ou à hydrogène), sans conducteur, partagés. Science fiction ? Pas vraiment. Ce qu'Aurélien Véron évoquait récemment (voir interview) prend désormais corps, La révolution technologique permet d'envisager l'uberisation des transports.






Nous ne sommes plus dans l'utopie puisque puisque les véhicules sans chauffeurs ont déjà débuté leurs tests en ville. Au niveau formation, Aux Urnes Citoyens propose d'optimiser l'usage des lycées (en utilisant les plages horaires non utilisées pour de la formation) et de rendre les lycées autonomes. Au niveau subventions, un point intéressant : Aux Urnes Citoyens estime que "le Conseil régional ne doit pas subventionner les entreprises". A priori, ce sont les seuls qui tiennent de tels propos de bon sens. Aux Urnes Citoyens. Enfin, Aux Urnes Citoyens défend la culture du référendum, comme en Suisse. Aux Urnes Citoyens est donc une liste intéressante, donc, pour ne pas dire la plus intéressante. 



La douzième liste est celle du Front National. Elle est dirigée par Wallerand DE SAINT JUST, le conseiller régional de Picardie. Wallerand de Saint Just nous promet une "Ile de France Bleu Marine". Et ca veut dire quoi ? Ca passerait, par exemple, par une "banque publique régionale venant en aide aux TPE et PME" ou "la tolérance zero dans les transports". Le FN fera sans doute un très bon score la semaine prochaine, mais cela sera t-il sur des thèmes de campagne régionaux ou bien nationaux ? Rappelons quand même qu'il n'y a pas de police régionale et que l'Ile-de-France n'est pas une île. Sinon, si Wallerand de Saint Just veut des financiers au service des PME, pourquoi ne regarde t-il pas du coté des fintechs et du crowdfunding ? Des dizaines d'entreprises font déjà ce boulot. Faut-il une BPI régionale en plus ?

La treizième et dernière liste est celle de Lutte Ouvrière.
 Elle est dirigée par Nathalie ARTHAUD. Elle ne formule pas de programme spécifique à l'Ile-de-France.







Le choix semble large a priori. Mais en réalité il est restreint et simple : comme les Alsaciens, Lorrains, Champenois et Ardennais (14), les citoyens franciliens sont invités à choisir entre plus ou moins de dirigisme. 




(6) Ecologie Libérale AirParif : l'épisode de pollution causé par les épandages agricoles 18 mars 2015
(7) Contribuables Associés Exigez la démission de Claude Bartolone 24 juillet 2015
(8) H16 Bartolone, l’Île-de-France et le « 93xit » 3 juillet 2015
(9) Le Parisien Libéral Non, Bartolone n'aidera pas les parisiennes harcelées dans le métro ! 27 septembre 2015
(10) Ecologie Libérale Ecologie : loin du cirque médiatique de la #COP21, les gens agissent 26 octobre 2015
(11) Le Parisien Libéral #MUN75004 - remettons les pendules à l'heure" : Anne Lebreton n'était pas forcée de rejoindre le PS 26 mars 2014
(12) L'Indépendant du IVeme MCCCXCI : Anne Lebreton : la rupture c'est maintenant !  25 mars 2014
(13) Le Parisien Après Hidalgo pendant les municipales, Babette de Rozières soutient Pécresse 30 octobre 2015
(14) Contrepoints Régionales 2015 : le point pour l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes 26 novembre 2015

samedi 28 novembre 2015

#COP21 : climat de crise pour les franciliens




Plus assez de policiers pour assurer l'ensemble des missions, du fait de la COP 21 ?

jeudi 26 novembre 2015

Pavoiser aux couleurs Bleu Blanc Rouge, en hommage aux victimes du 13 nov 2015 ?

De manière assez surprenante, qui montre qu'en politique, il n'y a pas vraiment de limites au cynisme et à la récupération, le président Hollande a appelé les français à pavoiser aux couleurs du drapeau national (1), à l'occasion de l'hommage qui sera rendu aux victimes des attentats parisiens du 13 novembre 2015. 
Le zèle avec lequel les propagandistes de la Hollandie (2) défendent une telle idée fait partie du sketch, mais évidement, cela ne trompe pas tout le monde (3). Le retournement de veste a t-il des limites ? 

On peut parler de récupération car les français n'ont pas attendu le chef de l'Etat pour pavoiser, en témoigne le mouvement spontané sur Facebook (4). On peut également évoquer la surprise car jusqu'à il y a quelques semaines, afficher un drapeau bleu blanc rouge était perçu de manière assez sulfureuse et provocatrice. On a en mémoire les qualificatifs usés par les socialistes en ce qui concerne le meeting de Sarkozy au Trocadero le 1er mai 2012 ou toutes les réticences que le drapeau Bleu Blanc Rouge suscite toujours à gauche et à l'extrême gauche (5). 

Qui plus est, il n'est même pas certain que cette demande présidentielle soit pertinente. En effet, comme l'écrit Michel Schiffres dans l'Opinion, quel sens y a t-il à pavoiser (6) ? Que fêtons nous ? Nos drapeaux en devraient-ils pas plutôt être en berne ? 

Enfin, il y a quelque chose d'indécent, de la part du chef de l'Etat, à se prévaloir d'un patriotisme des plus rigoureux quand, dans le même temps, il reproche à l'Union Européenne (7) de ne pas s'impliquer assez dans nos guerres (8), comme les guerres que Valls et Hollande ont décidé seuls (le Mali par exemple), sans en référer au préalable à nos 27 partenaires au sein de l'UE.





Alors, s'il y a des couleurs à afficher demain, ne seraient-ce pas celles de l'Union Européenne, et de préférence, en berne ?






(2) Bruno Roger-Petit / Challenges Quand Hollande rend à la gauche le drapeau tricolore pris par Sarkozy et le FN 26 novembre 2015
(6) L'Opinion Pavoiser vraiment ? 25 novembre 2015


mercredi 25 novembre 2015

"#FN#PS" : Hollande ne va t-il pas "un peu" trop loin ...?

Est-ce que les militants PS (mais aussi, de manière surprenante, certains centristes) qui soutiennent les récentes décisions du FN Président de la République ont noté que Marion Maréchal le Pen a dit " Le président de la République « nous a surpris, partiellement positivement, il faut bien l'avouer, parce qu'il y a eu des inflexions positives »"  (1) ?
Reprenons un peu certaine des dernières idées de celui qui a été élu du fait, notamment, de la droitisation de Sarkozy :


Drapeau tricolore





Immigration





Déchéance de nationalité




Fermer des mosquées salafistes




Etat d'urgence et suspension de la Constitution

No comment ... Il parait que le FN est un danger pour la démocratie.
En attendant, qui s'assoie sur la séparation des pouvoirs et demande de valider une loi qui pourrait manifestement être inconstitutionnelle ?





Schengen et frontières nationales







Si vous êtes un nationaliste et/ou un socialiste, il n'y a plus d'obstacle au vote Marine le Pen : François Hollande approuve ses idées et en met en oeuvre quelques unes. 
En revanche, si ces valeurs ne sont pas les vôtres, alors il faudra en tenir compte pour les prochaines élections, régionales comme présidentielles, en élisant des libéraux démocrates assumés, comme la plateforme centriste Aux Urnes Citoyens., afin de sanctionner ces girouettes qui n'ont aucunes convictions de fond. 



(1)  Le Point Marion Maréchal-Le Pen : "Hollande nous a surpris" 22 novembre 2015

mardi 24 novembre 2015

Les #QAG qu'on entendra pas cette après-midi à l'@AssembleeNat

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ! l'émotion toujours présente, ils servent à justifier tout et n'importe quoi, des inévitables bavures liées à l'état d'urgence au aux mesures mesquines et liberticides promues par Bercy (1), par exemple. C'est précisément dans ce genre de circonstance, de crise, que les députés, élus par le peuple pour voter le budget et les lois et contrôler l'action de l’exécutif, doivent plus que jamais exercer leur mission et faire vivre la séparation des pouvoirs. Du coup, face à un exécutif va t-en guerre, entendrons nous les députés poser les questions au gouvernement (QAG) suivantes ? 

  • Question au premier ministre, Manuel Valls : Monsieur le Premier Ministre, certaines déclarations du monde politique font peur : vous avez, Monsieur le Premier Ministre, exhorté le Conseil Constitutionnel à ne pas se mêler des lois d’urgence ainsi promulguées, pour ne pas gêner l’action des forces de l’ordre, reconnaissant donc implicitement que vos lois ne sont peut être pas tout à fait respectueuses de la Constitution (2). Monsieur le Premier Ministre, pouvez-vous expliquer comment la France du Président Hollande arrive à aller faire la guerre, au Mali par exemple, au nom de la défense de la démocratie et des droits de l'homme, quand nous sommes, ici chez nous en France, à la peine pour les respecter ? 

  • Question au Ministre de l'Économie, Emmanuel Macron : Monsieur le Ministre, la problématique des attentats occulte les débats de fond qui, pourtant, restent des sujets majeurs pour la France. Ainsi, la question de la fiscalité reste ouverte. D'ailleurs, si les attentats ont bien un impact récessif, notamment sur les industries du tourisme et de l’hôtellerie restauration à Paris, il faudra à nouveau se poser la question des freins qui pèsent sur les entreprises françaises. Monsieur le Ministre, les recettes de l’impôt sur les sociétés ont chuté de 48 % pendant la première moitié de 2015, mais, pourtant, actuellement, la charge fiscale pesant sur une entreprise moyenne en France représente 62,7 % de son bénéfice net avant impôts (3). Quelles sont les mesures, Monsieur le Ministre, que le gouvernement adoptera pour abaisser le taux de prélèvement obligatoire et promouvoir la stabilité juridique et fiscale ? Voulez-vous vraiment que la France continue d'expérimenter in vivo et en grandeur nature l'existence de la Courbe de Laffer

  • Question au Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian : Monsieur le Ministre, vous êtes le ministre de la défense d'un pays que le Président de la République dit qu'il est en guerre. Les armées françaises sont engagées au Liban, au Tchad, au Mali, dans l'océan Indien, en Centrafrique, en Irak et en Syrie contre l'Etat Islamique ... comment pouvez-vous seulement envisager de cumuler la mission de gestion des armées, une tache éminemment complexe et stratégique, avec la campagne des régionales en Bretagne ? Allez-vous respecter les préconisations du candidat Hollande (version 2012) ? 

  • Question au Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen : Monsieur le Ministre, certains députés de la majorité sont plus royalistes que le roi, et plus poutinistes que Poutine. 


          Conseillez-vous à ces députés le sang-froid et la modération ?  


  • Question au Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius : Monsieur le Ministre, la diplomatie est quand même quelque chose de formidable. Il y a quelques mois, après avoir invité Poutine de manière indue au DD70 en Normandie, la France choisissait de boycotter ce même Poutine. Aujourd'hui, nous voulons l'associer à nos opérations militaires contre l'Etat Islamique. Pouvez-vous éclairer, Monsieur le Ministre, les français sur les principes qui président à la diplomatie française ? Ne dites pas "la poursuite de nos intérêts", les agriculteurs français victimes du boycott de la Russie sont encore dans le rouge. Ne répondez pas plus "nos valeurs", ou alors il faudra que vous nous expliquiez pourquoi vous ne dénoncez pas de manière plus claire les violations répétées des Droits de l'Homme en Arabie Saoudite ...


Le pays a raison de se souvenir des parisiens tués par les terroristes. Mais n'oublions pas pour autant, ni la préservation des libertés, ni la nécessaire réforme de l'Etat, à commencer par son recentrage sur ses seules missions régaliennes. 




Episodes précédents 


Les #QAG qu'on entendra pas cette après-midi à l'@AssembleeNat 17 novembre 2015

lundi 23 novembre 2015

Logement : extraordinaire gauche parisienne

Le conseil municipal de Paris se tient avec une semaine de retard, du fait des attentats du 13 novembre 2015. Mais nous ne perdions rien pour attendre. 
Dans la même séance, au sein du même groupe socialistes et communistes, voila ce qu'ils ont réussi à nous sortir, les mêmes qui, rappelons le, luttent contre les marchands de sommeil, régulent et plafonnent les loyers ou encore imposent la loi ALUR :

1. Hausse des droits de mutation 
2. Découverte du fait que les chambres de bonnes sont pour partie inoccupées, du moins de manière officielle et permanente. 

Pour la hausse des droits de mutation, no comment, cela correspond parfaitement à l'analyse de Serge Federbusch (3), qui dit que le PS et le PCF parisien sont dans une impasse, où seule la capacité à profiter de la bulle immobilière en la taxant toujours plus permettra de financer leur programme délirant de HLMisatioin de la ville. 

Quand à la découverte d'un million (oui, un million) de mètres carrés "inoccupés", qui plus est dans "les beaux quartiers", franchement on se demande sur quels planète ils vivent, ces grands découvreurs. Ne seraient-ce pas les mêmes qui pensent qu'il est indigne de louer moins de 11m² ? 

Dans ce domaine comme pour d'autres, on ne peut pas dire que ce soient les contradictions qui gênent Anne Hidalgo ou son adjoint communiste Ian Brossat.




dimanche 22 novembre 2015

Soutenir un pays, c'est y payer un max d'impôts ?

A l'occasion des attentats qui ont secoué la capitale la semaine dernière, une vague de solidarité sans précédent s'est manifestée à travers le monde. Certains ont twitté leurs condoléances, d'autres ont mis un drapeau bleu blanc rouge en photo de profil Facebook.
Mais, on a également vu resurgir deux débats.
D'une part, pour certains, le fait qu'en "période de guerre" implique qu'il ne soit plus possible de continuer à voter avec ses pieds (c'est l'appel de Marc Simoncini (1) qui voudrait que ses amis entrepreneurs habitent en France plutôt qu'à Londres, Bruxelles ou Genève).

D'autre part, d'autres reprochent aux GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) de ne pas payer assez d’impôts en France  (2).

Alors, puisque la France est en guerre, les contribuables, à commencer par les net entrepreneurs, devraient-ils se montrer solidaires et désireux de financer Bercy, Brienne, le Quai d'Orsay et Matignon, plutot que Her Majesty's Revenue and Customs ou les équivalents Suisses, Belges ou Luxembourgeois ? 

Reprenons le message de Marc Simoncini : il dit "Nous sommes en guerre. Et le nerf de la guerre, c’est l’argent [...]. La France n’a plus les moyens d’assurer sa sécurité. Les effectifs et les moyens de l’armée ont été drastiquement réduits. La police œuvre avec du matériel antique. La SNCF met 400 millions d’euros pour son budget de sécurité et quand on voit l’attaque avortée dans le Thalys fin août, on se dit qu’il faudrait plus du double! Voilà pourquoi tous les entrepreneurs, qui ont de l’intelligence, des idées, qui créent les richesses, qui sont les forces vives du pays doivent rester et rentrer en France. Il faut impérativement s’unir tous d’abord pour payer des impôts, faire rentrer l’argent nécessaire mais aussi pour peser politiquement, se faire entendre, imposer une meilleure allocation des ressources budgétaires. "

Le message de Simoncini est intéressant, mais très éloigné du réel. Des entrepreneurs qui tentent de peser politiquement, se faire entendre, imposer une meilleure allocation des ressources budgétaires, il y en a, notamment au Parti Libéral Démocrate avec Arnaud Dassier ou chez Nous Citoyens avec Denis Payre. En ce qui concerne le PLD, il compte certes quelques élus locaux, mais il n'est pas encore suffisamment fort pour s'imposer dans le débat public. Quand à Nous Citoyens, rappelez-vous la réaction d'On est pas couchés face à Denis Payre quand il rappelait que lui avait crée 7000 emplois en France.



- Aymeric Caron : "peu importe le nombre d'emplois que vous avez crée, Monsieur Payre".

Voila pour ce qui est de vouloir se faire entendre.

Alors, que des entrepreneurs profitent du fait que la France soit en Europe pour tenter de préserver leurs intérêts, quoi de plus normal ? Rappelons quand même que selon l'article 14 de la DDHC de 1789,  « tous  les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes, ou par leurs représentants la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ». et que, selon les traités européens, les citoyens se voient garantir la liberté de circulation et d'installation dans les pays membres.
Autrement dit, si après avoir constaté que les représentants de la Nation, qu'ils soient de gauche ou de "droite", ne reflètent pas le point de vue de ceux qui veulent moins d’Impôts et donc moins de dépense publique, pourquoi ne pas signifier son absence de consentement par un départ, tout simplement ? 
Notons qu'il ne s'agit même pas d'une question de patriotisme. Quand des contribuables français déménagent d'une ville à forte taxe d'habitation à une municipalité appliquant des taux plus cléments, quand d'autres investissent dans les DOM-TOM, quand d'autres refusent de voir leur indemnité de frais de représentation de mandats fiscalisée, on voit bien qu'il n'y a pas que les français de Bruxelles ou de Genève qui cherchent à payer moins d’impôts. 

En ce qui concerne l'accusation contre les GAFA, rappelons que l'optimisation fiscale est légale, et elle est pratiquée y compris par ces sociétés du CAC 40 dans lesquelles l'état a des intérêts, comme EDF, Engie ou Renault. Il n'y a rien de criminel à cela, il s'agit de bonne gestion, et les PME auraient tout intérêt à utiliser ces techniques tant que l'on reste dans le domaine du légal, évidemment. 

Il y a trop de dépenses en France. Ne tombons pas dans le piège de communication du gouvernement qui voudrait nous faire surestimer le cout des OPEX. Le surcout de 600 millions d'euros récemment annoncé correspond à un montant epsilonnesque du déficit de 72 milliards prévus pour l'année prochaine. 

Ne tombons pas également dans le piège qui consisterait à croire que nous avons besoin de plus de moyens financiers pour résoudre les problèmes qui se posent à la France, y compris le risque terroriste. La tentative d'attentat du Thalys a été réglée par trois militaires affûtés, pas par des Rafale coûtant quelques milliers d'euros l'heure de vol.
Si on veut lutter contre le terrorisme en France, il faut certes que nous ayons des forces de police correctement équipées, mais nous avons aussi besoin de citoyens alertes et formés aux techniques de défense.

Tous les contribuables ne peuvent pas ou même ne veulent pas partir. Mais difficile de reprocher aux quelques rares contribuables qui le peuvent d'avoir lu, compris et appliqué la Grève, d'Ayn Rand. Après, rien n'est définitif. La France a toujours le choix de dérouler un tapis rouge pour les entrepreneurs, notamment en promouvant une politique de stabilité juridique et fiscale. Ca tombe bien, c'est un corollaire du nécessaire recentrage de l'Etat sur ses seules missions régaliennes (police, justice, armée et diplomatie). En attendant ce recentrage, les GAFA et les net-entrepreneurs sont les porte-paroles des contribuables pris au piège par une classe politique française qui dépense toujours plus, à crédit en plus de la progression constante des recettes fiscales.