vendredi 31 juillet 2015

Réguler les loyers à Paris, refuser le réel

Demain, les propriétaires parisiens auront l'obligation de se soumettre aux dispositions de la loi ALUR et du décret n°2015-650, paru au Journal officiel le 10 juin 2015 (1). 

Réguler les loyers ... faut vraiment être très loin du réel pour avoir une idée pareille. Parce que, rappelons quelques évidences : un loyer, c'est quoi ? C'est bien un prix. C'est, dans le cadre d'une relation librement consentie entre un propriétaire et un locataire, une somme d'argent versée par l'un à l'autre en échange du droit d'occuper un logement ? 

Mais pourquoi le propriétaire loue t-il ? Par altruisme ? Non. Il loue car il pense que son bien peut lui rapporter. 
Et pourquoi les loyers sont-ils plus élevés à Paris qu'à Roubaix ou à Tulle ? Est-ce que les propriétaires sont plus méchants dans la capitale ? Non, c'est simplement le résultat de l'offre et de la demande : il y a plus de gens qui veulent habiter à Paris qu'à Roubaix ou à Tulle. 

Mais, avec ces loyers élevés, est ce que les propriétaires parisiens se gavent, au moins ? Même pas. 


Même s'il vaut évidemment mieux recevoir un loyer, quand on possède un bien immobilier, plutôt que ne rien recevoir, les rendements ne sont pas élevés dans la capitale. 

Autrement dit, peut etre que cette loi est un mauvais coup contre Paris, une ville qui a pourtant besoin d'investissement immobilier, pour autant que le foncier soit disponible. 

La Fondation Abbé Pierre nous dit que cette loi ALUR, c'est "enfin de l'action contre la crise du logement" (3). Mais ne comprennent-ils donc pas que, plus on régule le logement, plus la barrière à l'entrée est haute, et plus les propriétaires seront enclins à demander des garanties et des documents sur les postulants locataires ? 
La garantie des loyers, certes, mais que répond la Fondation Abbé Pierre à celles et ceux qui n'ont pas de garants, pas de fiches de paie, pas de sceau de l'Etat au bas d'un contrat d'embauche au sein de la fonction publique ? 

Le réel, il est la : la demande en logement à Paris demeure forte. Les arrangements avec le réel ne peuvent se faire qu'au détriment des faits. Et les faits, c'est que sur le territoire des 105 km² de la capitale, la demande en logement est croissante face à une offre relativement stable. 





(3) Le Monde Agir enfin contre la crise du logement 28 juillet 2015

jeudi 30 juillet 2015

Services publics : Michèle Delaunay vit sur une autre planète

Contrepoints relaie un "coup de gueule"  en réaction aux propos hallucinants de Michèle Delaunay (1). 

Michèle qui ?? 
Michèle Delaunay, c'est une députée PS et ancienne ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie des gouvernements Ayrault. Vous ne vous en rappelez pas ? C'est bien ...! On en est à un point où on se dit que moins ces ministres font parler d'eux, moins ils auront de chance de nous coûter des milliards, un peu à l'image de Ségolène Royal (2).

Non, Michèle Delaunay ne nous a pas directement coûté des milliards, c'est pire. Elle illustre de manière caricaturale à la fois la pensée de l'élite administrative et l'impossibilité d'avoir, dans notre pays, un discours alternatif au socialisme, de gauche (PS) comme de droite (UMP/LR). Lisez plutôt : 




Oui, vous avez bien lu : la dévalorisation de l'impôt relève d'un populisme assez atroce

Pour Michèle Delaunay, refuser de diviniser l'impot et tout ce qui va avec (l'Etat, les dérives ultra dirigistes, la dépense publique, les choix collectifs), c'est relever de courants politiques qui critiquent de manière indue les élites et s'opposent à la démocratie représentative.
Pourtant, cette personne est une parlementaire. elle ne peut donc pas ignorer le fait que même les députés et sénateurs ne votent qu'à la marge le budget (95% des dépenses sont reconduites d'une année sur l'autre) et que donc, en dépit de la fonction première (théorique) du parlement, voter l'impot, elle non plus n'a pas la main sur le budget de l'Etat. 

Est-ce populiste de constater que nous taxons trop et dépensons trop ? S'agit-il d'une opinion populiste, ou d'une constatation issue de l'observation des chiffres, à savoir le fait que la France est l'un des pays de l'OCDE qui taxe le plus ? 

Le plus comique, ce sont les exemples que Michèle Delaunay donne, à savoir la santé et la sécurité. En matière de sécurité, pourquoi ne demande t-elle pas à sa collègue Laurence Rossignol ce qu'il en est, en la matière (3), et si elle n'aurait pas préféré que des citoyens lui viennent en aide (4) ? 
Est-ce que Michèle Delaunay pense vraiment que la dépense publique doit aboutir à la mise en place d'une sécurité totale, assurée par des fonctionnaires de police ? N'est-elle pas en mesure d'imaginer que si les citoyens n'étaient pas comme des moutons conduits à l’abattoir, mais au contraire des gens dotés de compétence en auto défense, les choses iraient mieux ? 
Il y a 300 000 personnes chargées de la sécurité en France. Pourtant, la courbe de la délinquance progresse. Combien de milliards d'euros supplémentaire Michele Delaunay suggère t-elle de taxer, et pour quel objectif ? 
Et dans cette quête à la sécurité, Michèle Delaunay, qui est parlementaire donc garante du bon fonctionnement de la démocratie parlementaire, questionne t-elle de temps en temps les choix du gouvernement, notamment quand il alloue des forces de police à la lutte contre les VTC plutôt qu'à la résolution des cambriolages et vols de voitures ? Où bien préfère t-elle laisser l’exécutif en roue libre totale et abdiquer ? 

L'exemple de la santé est encore pire. La cancérologue Michèle Delaunay pense qu'il vaut mieux aller à l'hopital plutôt que se soigner soi-même. Mais sur quelle planète vit donc Michèle Delaunay ?? Nous ne sommes pas un pays du tiers-monde, mais cela ne nous préserve pas de l'hypocrisie. Michèle Delaunay, qui sait lire, ne peut pas ignorer le fait que l'accès aux soins médicaux est ultra inégalitaire. 
D'une part, 33% des Français renoncent à se soigner ou reportent leurs soins, faute de moyens. L'Hexagone est le seul pays de l'UE où la tendance est en hausse significative, avec une progression de six points par rapport à 2012. C'est une des proportions les plus élevées en Europe. (5)
D'autre part, la cancérologue Michèle Delaunay, par nature, ne peut pas imaginer une autre médecine que la santé médicalisée, qui associe le complexe hospitalier et le lobby des labos, mais force est de constater que parmi les français qui ont recours à la santé publique, la méfiance vis a vis des médicaments et vaccins progresse.
Michèle Delaunay, en tant que médecin, soigne. Mais prévient-elle ? Par exemple, à l'injonction de François Hollande de manger plus de viande (française), pourquoi ne rappelle t-elle pas que la consommation de viande favorise le risque de cancers ?  
On ne peut qu'être atterré quand on prend conscience des valeurs véhiculées par le post Facebook, en apparence anodin, de Michèle Delaunay. L'ancienne ministre n'arrive pas à comprendre le ras-le bol fiscal.

Il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a pas de service publics en France. Certains sont même de qualité. Il s'agit de dénoncer le rapport qualité prix désastreux. Notre santé n'est pas la meilleure du monde, et en plus elle est payée à crédit, malgré des cotisations toujours plus fortes. Quand aux missions régaliennes de l'Etat (police, justice, armée et diplomatie), nous payons des impôts toujours plus élevés pour les assurer, sans que l'on puisse en être satisfaits. A moins, évidemment, de penser que la police a raison de pourchasser les VTC plutôt que les délinquants, que l'armée agit en notre nom à tous quand elle protège les mines d'Areva plutot que d'aller occuper Tromelin ou Tourcoing ou que l'état des prisons françaises est conforme à l'image de pays des Droits de l'Homme, nous sommes (encore) libres de critiquer et Michèle Delaunay devrait être notre porte parole, pas celle du Parti Socialiste ou du gouvernement. 
Et puisque toutes les missions de service publics peuvent être uberisées, y compris la santé, force est de constater que nous ne sommes pas condamnés au toujours plus d’impôt !


(5) Le Figaro Un Français sur trois renonce à se soigner15 octobre 2013

mercredi 29 juillet 2015

Beigbeider coupe les ponts avec les libéraux


L'ancien membre du Parti Radical puis de l'UMP n'aurait donc aucun état d'âme à soutenir Marxine le Pen ? 
Pour soutenir le programme économique d'extrême gauche du Front National (1), il faut vraiment ne plus savoir où on en est. 

Que les questions sociétales importent à certains, nul ne saurait le reprocher, pas plus qu'on ne saurait critiquer outre mesure les positions authentiquement conservatrices (et non pas libérales) que défendent des gens comme Charles Beigbeider mais aussi François Fillon ou Marion Maréchal le Pen. Mais qu'ils ne s'y trompent pas : le national socialisme n'est pas un conservatisme, c'est bien un socialisme. Quand bien même Marxine le Pen aurait pris ses distances avec son père, au profit du programme ultra étatiste et chevenementiste de Florian Philippot, en réalité, on ne sait pas ce qu'elle pense sur le sujet, comme en atteste son absence totale de communication sur la Manif Pour Tous (2)  (à la différence de sa nièce). 

On peut aussi comprendre le concept selon lequel le Parti Socialiste étant régulièrement associé aux extrémistes de gauche du Front de Gauche (Hollande élu avec les voix de l'extrémiste Mélenchon, ou Anne Hidalgo qui gère Paris avec les communistes), il faudrait envisager des ponts entre le Front National et les Républicains. Mais la encore, il y a de gros bémols : d'une part, le FN ne veut pas collaborer avec les Républicains, il veut les tuer. D'autre part, les socialistes n'ont pas tellement eu à se forcer pour collaborer avec des communistes puisque c'est en réalité tout notre pays qui, depuis le programme du CNR, est influencé à divers niveaux par le communisme. 

Donc, n'avoir aucun état d’âme à soutenir Marxine le Pen, une personnalité volontairement floue sur les sujets sociétaux et dont la stratégie n'est pas exactement coopérative, c'est pour le moins osé. 

Quoi qu'il en soit, bon vent à Charles Beigbeider avec ses nouveaux amis !




mardi 28 juillet 2015

Au vu des chiffres du chômage, Hollande devrait démissionner

Comment le président Hollande peut-il envisager si, en ce qui concerne la prochaine présidentielle en 2017, il y a encore matière à réflexion ?
En ce qui concerne sa candidature, les choses sont claires : il ne devrait même plus y penser ! Explications.

Souvenons-nous. Lors du débat du 2 mai 2012, le candidat Hollande avait reproché, à juste titre, à l'ancien président de la République, de se trouver des excuses (La crise, m'sieurs dames !) pour expliquer pourquoi il n'avait pas fait baissé le chômage :

«Avec vous c'est très simple, ce n'est jamais de votre faute , vous avez toujours un bouc-émissaire», accuse François Hollande qui charge le bilan de Nicolas Sarkozy en matière de chômage. (1)


Une fois élu, pour en finir avec le sarkozysme (guerres de l'OTAN, bling bling, échec en économie, scandales politico-financiers), le président Hollande avait fait une promesse très claire, le 9 septembre 2012 : "inverser la courbe "d'ici un an" (2).
Cette promesse a été réitérée le 3, le 21 et le 31 décembre 2012, puis le 23 février et le 3 mai 2013.

Mieux : le 6 novembre 2014, le Président Hollande disait qu'à moins d'une baisse du chômage, il ne se représenterait pas.


Preuve s'il en fallait du fait qu'il croyait (?) en ses propos ?

Nous sommes en Juillet 2015. Pour les guerres de l'OTAN, c'est raté, la France est engagée sur un nombre record de théatres d'opérations, sans que cela ne fasse l'objet du moindre débat au parlement, alors qu'il y a 7 ans, Hollande déposait des motions de censure contre la politique de son prédécesseur en la matière (3).
Pour le bling bling, n'en parlons pas. La Lanterne est désormais un squatt présidentiel (4), Air Sarko One tourne à plein régime au lieu d'avoir été revendu (5), l'Elysée, un bâtiment public, sert toujours à régler des affaires privées (6),
Les scandales politico-financiers ? Ils seront la marque de fabrique du quinquennat. Faut-il rappeler Cahuzac, Andrieux, Guerini, Augier ou Morelle ? 

Mais en matière d'économie, et plus particulièrement sur le chômage, les chiffres sont encore plus implacables. 
Il y avait 2,9 millions de chômeurs catégorie A en France en mai 2012, il y en a actuellement 3,5 millions, toujours en catégorie A (6 millions toutes catégories confondues) et ce malgré les radiations de Pole Emploi ou malgré les révisions des méthodes de calcul (7). 


Autrement dit, il n'y a pas d'inversion de la courbe, et à moins qu'au moins 600 000 emplois soient crées en France d'ici à 2017, il n'y aura toujours pas d'inversion de la courbe.

Dans ce contexte, comment le président Hollande peut-il avoir l'outrecuidance de penser qu'il pourrait être candidat à la présidentielle de 2017 (8) ?
On se rappelle ce que disaient les socialistes avant 2012, un peu à l'image de ce tweet de Ségolène Royal.




Puisque la France n'est ni présidée, ni gouvernée, peut être que celles et ceux qui jouent aux ministres et au président de la république devraient démissionner ?





lundi 27 juillet 2015

Pozzo di Borgo qui vante la politique russe en Crimée

Si on nous avait dit qu'un UDI se montrerait pro russe (1) et qu'à l'inverse, les socialistes seraient le gouvernement le plus atlantiste (bushiste, aurait on envie de dire !) qu'on ait jamais vu en France ...!

En tout cas, le voyage d'Yves Pozzo di Borgo et Claude Goasguen aura une vertu, quelque soit notre opinion sur le sujet : on peut donc être français et à 100% en désaccord avec la politique, notamment en ce qui concerne les affaires étrangères, menée par le gouvernement.

Que l'on ne vienne plus critiquer les uns et les autres sur leur manque d'assimilation des soi-disantes valeurs nationales, celles de "la République", puisque la dissidence s'est glissée jusqu'aux plus hautes sphères.




(1) L'Opinion Yves Pozzo di Borgo, sénateur et provocateur 27 juillet 2015

dimanche 26 juillet 2015

#JeSuisMaroua, ou bien ?

Et si le traitement médiatiques des attentats qui ont secoué la ville de Maroua, dans le nord du Cameroun, donnaient raison à ceux qui, pour des raisons différences, ont dénoncé le Charlysme, je "#JeSuisCharlie" de janvier dernier ?
Rappelez-vous. En janvier dernier, la capitale a été secoué par deux événements, l'un, abusivement appelé attentat, en réalité une vendetta anti Charlie Hebdo dirigée par des musulmans qui protestaient contre les caricatures du prophète Mahommet, et l'autre, une prise d'otage,  attentat antisémite, dans la supérette Hypercasher de la Porte de Vincennes. 
Suite à ces événements,  le pays qui s'était massivement mobilisé en faveur de la liberté d'expression (et non pas en restriction de celle ci ...) et le gouvernement avait alors habilement joué de la confusion que certains tentent d'imposer entre la France (le pays) et la République (le régime) pour faire admettre l'idée que nous étions Tous Charlie. 



Quelques voies s'étaient bien élevées ça ou là pour dire qu'elles n'étaient pas Charlie, notamment chez certains "jeunes de banlieue" ou au sein des médias alternatifs (1), mais une impressionnante coalition gauche/droite politiciens/journalistes (2) s'était chargée du rappel à l'ordre. Et gare à ceux qui, pour une quelconque raison, se sentaient "Charlie Coulibaly" (3). L'heure n'était ni à la provocation, ni aux blagues de mauvais gout. Et tant pis si les journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo détestaient, pour diverses raisons la encore, les institutions, de Manuel Valls au Nasdaq, qui les soutenaient alors.




Par la suite, les actes terroristes n'ont pas cessé. Il y a eu Copenhague en février 2015 (4) et d'autres encore.



Aujourd'hui, il y a Maroua. 


Cet attentat suit un autre, survenu également cette semaine, dont personne n'a parlé. Comme se demande le blogueur et politicien lyonnais Romain Blachier, "Médiatiquement, les camerounais sont-ils une race inférieure " ? (5)

Alors, certes, il y a les règles journalistiques des morts/kilomètre (6) et de la reprise d'une information par d'autres médias, de préférence dit de référence. On préférera toujours parler du décès par accident d'un pilote de Formule 1 des Alpes Maritimes que du décès de 20 personnes sur un marché en Afrique, c'est ainsi, tout comme on parlera toujours plus d'un fait divers qui se passe quelque part aux Etats-Unis plutôt que de la découverte par le CERN d'une nouvelle particule (7).

Il y a aussi l'évident manque de leadership médiatique des dirigeants politiques africains, qui, dictateurs ou non, ont défilé le 11 janvier à Paris ou à l'Elysée. Leur age, leur décalage vis a vis de leurs pays et leur attachement manifeste à la Françafrique que le président Hollande a reconstitué, en dépit des promesses de campagne, constituent probablement les facteurs explicatifs de l'absence de mobilisation autour de slogans tels que Je Suis Maroua ? 



Il y a aussi gène, chez nous, autour de notre politique étrangère. Il y a deux semaines, le président Hollande était au Cameroun. Est-ce que les médias en ont parlé ? Pas vraiment. C'était la canicule, il fallait parler des propos de Ségolène Royal qui suggérait de boire de l'eau quand il fait chaud. Et puis surtout, cela aurait forcé les journalistes à demander à François Hollande si Moi Président compte continuer à inviter des dictateurs à l'Elysée (8), s'il compte expliquer quel sera le rôle du Cameroun dans la guerre contre l'islamisme (9) et si, aujourd'hui, ce pays est victime d'une représailles. 

Bref, puisque nous ne sommes pas Maroua, peut être que tous ceux qui ne se sentaient pas Charlie avaient raison ?
Quoi qu'il en soit, ayons une pensée pour les victimes du terrorisme, qui qu'elles soient, où qu'elles soient.



(1) Boulevard Voltaire Gabrielle Cluzel : "Non, je ne suis pas Charlie !" 7 janvier 2015
(3) Le Monde « Je me sens Charlie Coulibaly »  Dieudonné 4 février 2015 
(5) Romain Blachier Médiatiquement les camerounais sont une race inférieure 22 juillet 2015

samedi 25 juillet 2015

Controler le port d'armes ne ne fera pas baisser les fusillades

"There have been 204 mass shootings — and 204 days — in 2015 so far", dixit le Washington Post. Conclusion à laquelle arriverons certains : il faut mieux contrôler le port d'armes. 
Mais pourquoi ce raisonnement ne colle pas ? 

Prenons notre pays, la France. Le port d'armes y est sévèrement réglementé. Et en dépit d'une passion nationale pour la chasse, les français ne se baladent normalement pas armés. Pourtant, que constatons-nous, sans même mentionner l'attentat de l'Hyper Casher en janvier dernier, et la tuerie de Charlie Hebdo : 



Et puisque la France ne saurait être comparée aux Etats-Unis, mais à un des états fédérés des Etats-Unis, prenons juste, chez nos voisins, au sein de l'UE à 28, quelques cas récents :




Au vu de ces exemples, il est fort à parier que chez nous aussi, il y a probablement eu 204 fusillades en 204 jours.
Le problème ne réside probablement donc pas dans le contrôle des armes.

Et puisque les médias français s'intéressent tant à la violence, ils pourraient interroger le ministre de l'intérieur, de gauche, celui qui est si fier d'expulser plus d'immigrés que son prédécesseur de droite, sur les cas de morts suspectes dans les commissariats français ?
Pourquoi aller dénoncer outre Atlantique ce qui peut hélas arriver chez nous ? En matière de violence, pas besoin d'armes. La bêtise et toute la palette des sentiments humains suffisent.

vendredi 24 juillet 2015

Aujourd'hui nous fêtons la journée de libération fiscale

jeudi 23 juillet 2015

#PJLRenseignement : le @Conseil_constit valide l'essentiel du texte



On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas.

mercredi 22 juillet 2015

Les #QAG qu'on n'entendra pas cette après-midi à l'@AssembleeNat

Ne vous fiez pas à la météo ! Pendant que nous commençons à profiter des vacances, l’exécutif socialiste, lui, continue à travailler, dans un curieux mélange d'impuissance et de volontarisme dogmatique.  
Cela donne des séquences comiques, comme la tenue de conférences de presse pour ne rien dire (1), ou alors des débats sur des projets de loi si lourds que les députés n'ont pas vraiment le temps d'étudier, ce qui contribue un peu plus à l'asphyxie du parlement (2). 
Face à un exécutif en mode bulldozer, le corps législatif saura t-il, notamment par le biais des questions au gouvernement ("QAG") relayer les inquiétudes des français ? 

  • Question au Ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll : Monsieur le Ministre, bravo pour le numéro d'équilibriste ! Sans rien pouvoir changer à leur situation, vous tentez de convaincre les agriculteurs et éleveurs touchés par la crise du porc, du boeuf et du lait que le gouvernement, pourtant légèrement à court d'argent et d'idées, que vous allez pouvoir faire quelque chose pour eux (3). Pourtant, cette crise, qui dure depuis des mois (4) est due à des facteurs sur lesquels vous n'avez soit aucun levier de court terme (le surinvestissement des années passées liée à la hausse du prix du lait, la révision de la politique européenne) soit aucun droit de commentaire (l'embargo contre la Russie). Monsieur le Ministre, pourquoi ne voulez-vous pas dire aux agriculteurs que la sortie de crise passera pas une combinaison de faillites des exploitations les moins en phase avec le marché, une adaptation des survivants à la demande des consommateurs intermédiaires ou finaux et par la construction d'une agriculture moins sensible au soutien public, autrement dit, par des solutions de marché ? Pourquoi n'expliquez-vous pas aux syndicats agricoles que le nombre d'emplois agricoles ou d'exploitations ne saurait etre une fin, mais au mieux un moyen ? 

  • Question au Secrétaire d'État aux Droits des femmes, Pascale Boistard : Madame la Ministre, le harcèlement des parisiennes et des franciliennes est une réalité que nul ne nie. La plupart des femmes ont en effet été victimes, à un moment ou à un autre, de gestes et propos déplacés, quand il ne s'agit pas de pire. Dans ce contexte, auriez-vous l'amabilité de fonder vos conclusions sur des études sérieuses et robustes au sens statistique du terme, afin qu'elles ne souffrent pas de critiques sur la méthodologie, telles que rapportées dans l'article 100% des femmes harcelées dans les transports ? . De plus, on se demande pourquoi les hommes n'agissent pas quand ils voient une femme être agressée. Mais force est de constater que la justice ne protège pas ceux qui s'interposent, comme on peut le voir dans le cas de cet homme condamnéà deux mois de prison pour avoir blessé un agresseur lors d'une agression sexuelle (6) ? Madame la Ministre, allez-vous discuter avec votre collègue de la justice afin de revoir les lois sur le droit à l'auto défense ou à l'assistance à autrui ? 

  • Question au Ministre des Finances, Michel Sapin : Monsieur le Ministre, en dépit de l'appel du Parti Libéral Démocrate (7) qui enjoignait les parlementaires français à rejeter le plan d’aide inique, à refuser toute aide supplémentaire et à demander le départ temporaire de la Grèce de la zone euro en échange d’un abandon partiel de créance, le plan de Hollande a été validé par le parlement, afin de "sauver"l'Euro. Pouvez-vous nous tenir informé des prochaines étapes ? La Grèce est-elle sauvée, selon vous ? 

  • Question à la Ministre des Affaires sociales, de la Santé, Marisol Touraine : Madame la Ministre, il parait que vous revez d'une France sans tabac (8). Même si la prohibition ne marche pas, pourquoi ne copiez-vous pas la politique anti cannabis, en rendant le tabac illégal ? Si vous craignez, au vu de l'échec de la politique contre la drogue, qu'une politique de prohibition du tabec ne fonctionne pas, allez-vous ouvrir le sujet du cannabis avec vos collègues ? Enfin, votre politique est-elle dictée par le fait que le tabac rapporte 16 milliards d'euros de taxes par an ? Dans ce contexte, on comprend qu'il ne faille surtout pas que votre rêve d'une France sans tabac se réalise !



L’été aussi, le gouvernement travaille. Mais pas sur qu'il le fasse au profit des français. Surveillez le gouvernement !



(2) Authueil Le Parlement au bord de l'asphyxiee 4 juillet 2015
(5) Contrepoints 100% des femmes harcelées dans les transports ?  20 juillet 2015
 (7) Parti Libéral Démocrate L'Europe fait fausse route avec la Grèce 15 juillet 2015


Episodes précédents 


vendredi 17 juillet 2015

Pourquoi il faut arrêter avec la repentance

Nous sommes le 17 juillet.

Il y a 73 ans (ce n'est pas si vieux, soixante-treize ans, il y a encore des témoins de cette époque en vie), la police française, de son propre chef, raflait des français, de confession juive, pour les mettre dans les trains à destination des camps d'extermination des nationaux socialistes allemands. 


A l'époque, un doute pouvait subsister sur la destination finale des convois, puisque la réalité des camps était encore inconnue. En revanche que les autorités françaises aient agi par pur antisémitisme, une opinion répandue et légale à l'époque, ne fait aucun doute. Depuis, et parce que 1945 est passé par là, avec la découverte de l'ampleur du processus d'assassinat de masse de gens parce que de telle religion, la France a eu deux attitudes. 


Dans un premier temps, la France s'est dissociée de ces crimes, en arguant du fait que Vichy, ce n'était pas la France, et que de toute façons, la France ne s'excuse pas de son histoire. C'était la position de Mitterrand. Puis, dans un second temps, avec Chirac, on a admis l'idée que, même si Vichy, ce n'était pas la France, il fallait quand même que la Veme République endosse les crimes commis par la police nationale en 1942. Mais surtout, la Shoah a fait l'objet de réparations, financières notamment, comme on l'a encore vu avec l'exemple de la SNCF qui a choisi de verser de l'argent à des victimes américaines (1). 

Pourtant, il n'est pas certain que d'assortir la reconnaissance de certains génocides de compensations financières soit une bonne idée. 

D'une part, le préjudice de la Shoah, comme de tout génocide, est incalculable. Au delà des biens appartenant à des juifs qui furent "aryanisés", comment calculer de manière réaliste le cout d'une vie gâchée, voire détruite ? Comment évaluer, des années après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, ce qui aurait du être, à la place que ce qui fut ? 

D'autre part, l'argent n'achète pas tout. Dans le cas spécifique de la SNCF, on peut même parler de dépense qui n'aidera pas l'entreprise. Si des stakeholders influents dans le processus de décision des transports aux Etats-Unis estiment qu'in fine, la SNCF de 2015, ses hommes, ses femmes, restent comptables des actes commis par leurs prédécesseurs, pourquoi voulez-vous que 60 millions de dollars effacent quoi que ce soit ? De toutes façons, la réussite économique d'Hugo Boss (fournisseur d'uniformes de l'armée allemande et du parti national socialiste) ou de BMW montrent qu'une telle tache n'est manifestement pas un obstacle au commerce. 

Enfin, la repentance et les réparations laissent l'impression d'un traitement à géométrie variable des crimes. Or, l'idée du deux poids deux mesures est précisément l'un des facteurs qui alimente le ressentiment (2) de certains. Est-ce que les français de 2015 ont à payer, moralement ou financièrement, pour la Shoah, le Rwanda (3) ou le génocide Camerounais (4) ?  Pourquoi continuer à alimenter la fort logique concurrence victimaire ? 

Avoir une réponse claire, cohérente et définitive à cette question permettait aussi au président Hollande d'éviter les "maladresses" quand il parle de la "dette" de la France envers Haiti (5) ou encore à Fabius de pouvoir reprendre les propos de bon sens de la députée Européenne Sylvie Goulard, en disant une fois pour toute à Alexis Tsipras que la Grèce, membre de l'UE, n'est pas fondée à demander des réparations à l'Allemagne, membre de l'UE .


Grèce, Allemagne : dette et paix par sgoulard




(2) Ligue des Droits de l'Homme L'antisémite Dieudonné condamné pour son hommage à Faurisson 27 octobre 2009

jeudi 16 juillet 2015

Les anti "justice Minority Report" ne sont pas seuls

Ca fait "plaisir" de lire l'article du Point qui raconte qu'en ce qui concerne le projet d' attentat déjoué, la communication de Hollande est bien sous le feu des critiques et qu'il y a une volonté d'appropriation politique. Même son de cloche dans le Monde.

A quoi joue l’exécutif, si ce n'est vouloir montrer que décidément, il y a vraiment beaucoup de méchants terroristes, y compris des ennemis de l'intérieur, qui veulent tout détruire.
Comme ça, ça évite de parler des jacqueries paysannes ou encore des émeutes du 14 juillet. Et puis ca permet d'accréditer l'idée que vraiment, il la fallait, cette Loi Renseignement liberticide.

Communiquer sur l'arrestation de gens soupçonnés d'avoir voulu préparer un attentat en janvier 2016. Il fallait y penser.

mercredi 15 juillet 2015

Les #QAG qu'on n'entendra pas cette après-midi à l'@AssembleeNat

Les conseillers de l’exécutif sont-ils déjà en vacances ? Parce que manifestement, quelqu'un a oublié de relire le discours du président Hollande. L'interview du 14 juillet 2015, boudée par les français, (1) a en effet donné lieu à un bel exercice de grand écart : le président Hollande s'est en effet voulu le "protecteur des français"  (comme si nous avions besoin de protection) et des valeurs démocratiques du pays, lui qui pense la lutte contre le terrorisme vaut bien une Loi Renseignement liberticide. Le Président Hollande a aussi évoqué le fédéralisme européen comme étant une solution aux maux que connait l'Union Européenne, lui qui pense que l'Europe n'a pas à nous dicter notre conduite, à nous, les français (souvenez-vous des propos du 29 mai 2013).
Alors, les députés, détenteurs du pouvoir législatif et en charge du contrôle de l'action de l’exécutif, vont-ils se saisir de la séance des questions au gouvernement (QAG) pour pointer ces contradictions ? 


  • Question au Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius : Monsieur le Ministre, suite aux discussions qui se sont tenues la semaine dernière (2), un accord a été trouvé au sujet du nucléaire iranien. Les observateurs s'accordent à dire qu'il s'agit d'une bonne base pour la paix. En revanche, une phrase a étonné. Selon le président de la république, « Si l’Iran a la bombe, l’Arabie saoudite et Israël voudront la bombe… ». Avez-vous informé le président de la république du fait qu’Israël, non-signataire du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, est détenteur d'armes atomiques (ou alors que Arte (3), la chaine publique, ment, et qu'il faut la poursuivre), et que donc la prolifération nucléaire est déjà là

  • Question au Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian : Monsieur le Ministre, il y a quelques jours, vous disiez que nous avions gagné la guerre du Mali

  • Question au Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve : Monsieur le Ministre, la Loi Renseignement, que vous avez tant promu, a légalisé des pratiques illégales comme les écoutes ou la cybersurveillance de citoyens par la police, afin, disiez-vous, de mieux lutter contre le terrorisme, et ce au prix des libertés civiles. A cette aune, comment analysez-vous l'explosion à l'usine Basell Lyondell de l'étang de Berre ? Et s'il ne s'agit pas d'un acte terroriste, pourquoi vouloir renforcer la sécurité autour des sites industriels sensibles (5) ? 

  • Question au Garde des sceaux, ministre de la Justice, Christiane Taubira : Madame la Ministre, on nous parle souvent d'égalité de tous les français devant la loi, à commencer par la plus importante de toutes, la loi de finances et ses conséquences, la fiscalité qui pèse toujours plus sur les français, et ce en dépit du ras le bol fiscal. On parle aussi très souvent des velléités françaises de vouloir lutter contre les paradis fiscaux. Au vu de ces deux éléments, pourriez-vous nous tenir informés des progrès de la France en terme de mise à jour du cadastre en Corse ? Etant donné que nous donnons des leçons aux Grecs en terme de fiscalité, il serait étonnant que le gouvernement n'ait pas vérifié à l'avance que nous soyons exempts de critiques sur le sujet ? 

  • Question au Secrétaire d'État au Numérique, Axelle Lemaire : Madame la Ministre, les acteurs du secteur sont sans voix. Hier, le président Hollande a déclaré que le gouvernement allait préparer "une loi sur le numérique pour stimuler l'emploi".  Cette déclaration est d'autant plus étonnante que ce même gouvernement, par l'entremise de votre collègue de l'intérieur, n'a pas hésité, en plein plan Vigipirate renforcé, à mobiliser des forces de police pour lutter contre un acteur du numérique, Uber. Mais au delà de cette contradiction, a t-on informé le président Hollande du fait que le numérique, et les éventuels emplois qui iront avec, n'a jamais eu besoin de lois pour se développer, mais avant tout d’idées et de moyens (6) ? Pensez-vous que Meetic, la Fourchette, Deezer, Free ou Vente Privée pour ne citer qu'eux, soient le fruit d'une quelconque volonté politique ? 

  • Question à la Ministre de l'Écologie, Ségolène Royal : Madame la Ministre,  (7) vous vous êtes félicitée du vote définitif par le Sénat, d'une mesure qui concerne les grandes surfaces, qui auront pour interdiction désormais de jeter ou de détruire leurs invendus alimentaires, et qui devront les distribuer à des associations caritatives. Mais dans le tweet relatif à ce sujet, vous avez manifestement oublié qu'il ne s'agissait pas de votre loi. 
  • Question au Secrétaire d'État aux Affaires européennes, Harlem Désir : Monsieur le Ministre, si on en croit le président de la république, la France et ses 27 partenaires au sein de l'Union Européenne doivent s'engager sur la voie du fédéralisme européen (8). A t-on vraiment pris la mesure d'une telle annonce ? Pensez-vous, par exemple, que le premier ministre Manuel Valls demandera à Laurent Fabius (FRA), Frank-Walter Steinmeier (GER) ou Nikos Kotzias (HEL) de renoncer à leur pouvoir de decision au profit de celui de Federica Mogherini, en charge des affaires étrangères de l'Union Européenne ? Et pensez-vous que Michel Sapin, par souci d'harmonisation,  de mettre en concurrence la SNCF (comme en Suède ou au Royaume Uni) ou la Sécurité Sociale (comme en Allemagne), ou d'abaisser le taux d'imposition sur les sociétés au niveau de celui en vigueur en Italie (27.5%) ou aux Pays Bas (25%) ?  



  • Question au Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen : Monsieur le Ministre, le vote au Parlement Français sur la Grèce, qui doit se tenir cette après-midi, est consultatif. Avez-vous suggéré de soumettre au vote des français le plan d'aide à la Grèce, par le biais d'un référendum ? 

  • Question au Ministre des Finances, Michel Sapin : Monsieur le Ministre, la révolte fiscale gronde (9) ! Et pourtant, nulle annonce de baisse massive de la dépense publique, préalable indispensable à la baisse des prélèvements obligatoires. Au contraire, et à rebours de la politique menée par tous nos partenaires au sein de l'UE, la France annonce un plan de recrutement de 16.000 fonctionnaires. Une seule question, Monsieur le Ministre : avec quel argent ? 

  • Question au Secrétaire d'État à la Lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville : Madame la Ministre, Durant le 1er semestre 2015, 3 947 personnes de type Roms ou désigné comme tel se sont faites évacuées de force par les autorités de 37 lieux de vie (10). Or, le 9 septembre 2010, le Parti Socialiste, auquel vous appartenez (?), se plaignait de la politique Sarkozyste en la matière (11). Question, Madame la Ministre, combien de temps encore allez-vous poursuivre votre politique sarkozyste ? 

  • Question au Secrétaire d'État aux Droits des femmes, Pascale Boistard : Madame la Ministre, la semaine dernière, le gouvernement a annoncé un plan de lutte contre le harcèlement sexuel des femmes, notamment dans les transports en commun. C'est une bonne chose. Mais où sont les mesures visant à dépénaliser l'auto défense ? Combien de gens faudra t-il encore voir devant la justice (12) avant que les choses ne changent ? 

  • Question à la secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, Clotilde Valter : Madame la Ministre, pour 77% des Français, l'excès de normes constitue une atteinte aux libertés individuelles. N'est ce pas là un excellent mandat pour réformer ? 

Ne nous y trompons pas ! La France communique sur la canicule ou sur le fait qu'il ne faut pas humilier le peuple Grec, mais le seul et vrai sujet du moment, ce sont les finances publiques hors de controle, ici comme en Grèce  (13). Quand est ce que le gouvernement mettra en oeuvre une stratégie d'évitement de la faillite programmée ? Les menaces de Frenchxit seraient autrement plus dangereuses que le risque de Grexit !




(2) Le blog de Nathalie MP Nucléaire iranien : accord en vue pour demain ? 9 juillet 2015
(3) Arte Israël et le tabou de la bombe nucléaire 2012
(4) RFI Mali: des groupes jihadistes s’allient pour ouvrir un front au Sud 14 juillet 2015
(5) Le Figaro Après l'incendie à Berre, des éléments pouvant constituer un système de mise à feu découverts 15 juillet 2015
(6) Libération Ah merde, ils veulent vraiment légiférer sur le numérique… 4 juillet 2015
(7) BFM TV Gaspillage alimentaire: quand Royal crée la polémique en un tweet 12 juillet 2015
(8) Atlantico François Hollande, l’Européen qui accumulait les incohérences sur l’Europe, par Sylvie Goulard 15 juillet 2015
(9) Contribuables Associés Ras le bol d'être pris pour des vaches à lait 12 juin 2015
(10) Ligue des Droits de l'Homme 150 personnes expulsées par semaine par les autorités 10 juillet 2015
(11) Parti Socialiste Roms : «un sévère camouflet pour Sarkozy au Parlement européen» 9 septembre 2010
(12) Le Parisien Agression sexuelle : il défend sa collègue et se retrouve... au tribunal 25 octobre 2014
(13) Contrepoints Tragédie grecque : le résultat d’une irresponsabilité budgétaire de longue date 15 juillet 2015
(13

dimanche 12 juillet 2015

A propos de la deutsch-französische Freundschaft ...

Grande nouvelle ! L'Union Européenne a perdu 25 membres ! Il n'y en a plus que 3 : la France la Grèce et l'Allemagne !
Pourtant, il parait que nous sommes 28 au sein de l'Union Européenne.


Mais comme certains l'ont oublié, alors ils en profitent pour réduire le problème Grec à un problème Allemand, et pire encore, à un problème Merkel.

Ce faisant, ils oublient plusieurs petites choses.

D'une part, la chancelière Angela Merkel n'est pas à la Bundesrepublik Deutschland ce que François Hollande est à la République Française.
En Allemagne, Merkel doit non seulement tenir compte de l'avis des allemands, mais aussi de celui de ses différents partenaires politiques. D'ailleurs, qui peut parler de la position des allemands, alors que, manifestement, Schauble pour ne citer que lui, a un avis bien plus tranché sur la question ?

D'autre part, si la Grèce quittait l'Euro, elle ne quitterait pas l'Union Européenne pour autant : les 28 membres de l'UE ne sont pas tous membres de l'eurozone (pensons à la Suède ou au Royaume Uni par exemple);
D'ailleurs, tous les pays Européens ne sont pas membres de l'UE tout court (Suisse ?)



A ce sujet, n'est-il pas bluffant de de constater que ceux qui appelaient à voter non au TCE en 2005 (c'est à dire : non à l'approfondissement avant l'élargissement) sont maintenant parmi ceux qui défendent à tout prix le maintien de la Grèce dans l'eurozone ?

Enfin, ceux qui pensent que le président Hollande doit à la fois préserver l'appartenance de la Grèce au coeur de l'ensemble des institutions de l'UE et l'amitié franco-allemande feraient mieux de comprendre que les allemands, manifestement, ne mélangent pas amitié et travail. Mais force est de constater qu'ils ne sont pas seuls.




Peut-etre que les méchants Allemands n'ont pas le bon ton.
Mais ils soulèvent une vraie question : si les Grecs veulent de l'autonomie budgétaire totale (liberté au niveau national), pourquoi veulent-ils s’embêter avec l'euro, un instrument monétaire (imparfaitement) fédéral ?
Comme le dit le Duffl'UE est une construction bancale qui hésite éternellement entre une Europe des Nations et un super état empire. 
Il est temps de choisir, et ce n'est pas qu'une question d'amitié franco-allemande !
Jamais le président Hollande ne nous a dit si il était prêt à sortir de l'Europe des Nations pour transférer les budgets de la défense et de la diplomatie à Bruxelles, par exemple.

vendredi 10 juillet 2015

Total soutien à @Arash Derambarsh !




Même si la proposition d'Arash Derambarsh pose d'énormes problèmes logistiques aux associations qui, comme la Croix Rouge ou la Banque Alimentaire, tentent déjà de gérer le  problème de la lutte contre le gaspillage alimentaire au profit des démunis, voir Ségolène Royal récupérer le boulot fait depuis des mois (voir le Monde) est juste honteux !

Total soutien à @Arash Derambarsh !


jeudi 9 juillet 2015

"Lutte contre le terrorisme" : la détestable baseline de notre AngSoc (*)


Pas besoin de revenir sur l'état global du pays, on connait tous les chiffres. Mais, comme nous sommes en 2015, il devient très difficile pour l'actuelle majorité d'accuser la précédente. Vous vous souvenez que depuis 3 ans, le Parti Socialiste au pouvoir fait le coup de l'héritage. C'est vrai que le précédent président de la République, et sa politique de socialisme de droite, nous a légué 600 milliards d'euros de dette publique supplémentaire, 51 taxes et impôts créés ou relevés, aucune baisse significative du nombre de fonctionnaires, etc.
Egalement publié sur Contrepoints

Mais, au vu des chiffres que chacun peut observer depuis 2012, le Parti Socialiste est obligé de changer de discours. Il ne peut plus seulement accuser la gestion de l'UMP. 
Il est vrai que quand on prend le bilan, il n'est pas fameux : en ce qui concerne la dette publique, elle a progressé de 236 milliards d’euros depuis mai 2012 (1) . Quand au chômage : il n'y a pas eu d'inversion de la courbe, puisque fin 2014, il y avait déjà 600 000 chômeurs de plus depuis 2012.

Face à cela, que font nos voisins ? Ils parviennent manifestement à combiner baisse du chômage et baisse de la dépense publique. En France, le chômage augmente, à l'inverse de tout ce qui se passe partout ailleurs en Europe (3)


En Allemagne, (4.7% de chômage), les comptes publics sont en équilibre, grâce à la bonne santé économique et grâce à la politique menée par Angela Merkel (4). 
En Pologne  (7.9% de chômage), dirigée de 2007 à 2014 par le libéral Donald Tusk, la loi de finances pour 2015 prévoit un déficit des finances publiques inférieur à 3.3 % du PIB en 2015 et 2.6% en 2016 (5)
Au Royaume Uni (5.5% de chômage), le gouvernement conservateur vise 10 milliards de livres excédent en 2020 (6)

Ce jeudi matin, François Kalfon, secrétaire national au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle du Parti Socialiste, était invité à commenter, sur BFM Business, les politiques de nos voisins. 


Voici en résumé les principaux points de son intervention :

  • Les conservateurs allemands de la CDU ne peuvent pas diriger l'Europe
  • Les retraités allemands imposent leur point de vue aux autres
  • C'est dommage qu'il n'y ait pas de gouvernement économique de l'Europe
  • La Grande Bretagne n'est pas un pays industriel, mais reste un paradis fiscal avec la City 
  • La France ne veut pas de contrats zéro heures comme au Royaume Uni
  • Le modèle britannique n'est pas le modèle de société dans lequel nous voudrions vivre
  • Chez nous, en France, il y a des hopitaux et une armée à faire tourner

Il y a donc tous les poncifs d'une certaine gauche antilibérale et parfois germanophobe, et qui ignore que l'Allemagne n'est pas un pays du tiers monde, que le Royaume Uni produit plus d'automobiles que la France, et que chez nous aussi, il y a des contrats zéro heures, ça s'appelle le chômage. 

Mais c'est l'un des derniers points de l'intervention de François Kalfon qui est intéressant. 
Il a expliqué que, contrairement à d'autres, la France "assume ses responsabilités au sein de l'union Européenne" et que du coup, la France "se tape le sale boulot" en allant faire la guerre contre le terrorisme au Mali. En conséquence, c'est nous, les français, qui faisons face à une vague de terrorisme sans précédent.
Egalement publié sur Agoravox

François Kalfon réalise t-il la portée de ses propos ?
Première information : le cofondateur de "la Gauche Pop", le supposé "frondeur" (7),  adhère donc à la vision de Manuel Valls : la France mène une guerre contre le terrorisme, au nom de l'Europe.
Relisez plutôt ce que disait Valls le 13 janvier 2015 suite à la tuerie de Charlie Hebdo et à l'attentat de l'Hypercasher de la Porte de Vincennes :

"À cette menace terroriste, la République apporte et apportera des réponses sur son sol national. Elle en apportera aussi là où les groupes terroristes s’organisent pour nous attaquer, pour menacer nos intérêts comme nos concitoyens.
C’est la raison pour laquelle le Président de la République a décidé d’engager nos forces au Mali, un 11 janvier, le 11 janvier 2013, le jour où tombait notre premier soldat dans ce conflit, Damien Boiteux. Et la même nuit, monsieur le ministre de la défense, trois membres de nos services tombaient en Somalie. Le Président de la République a pris une telle décision pour venir en aide à un pays ami, menacé de désintégration par des groupes terroristes, le Mali, pays musulman.
Le Président de la République a décidé de renforcer notre présence aux côtés de nos alliés africains avec l’opération Barkhane. C’est un gros effort qu’assume la France, au nom, notamment, de l’Europe et de ses intérêts stratégiques, un effort coûteux : la solidarité de l’Europe doit être dans la rue, elle doit être aussi dans les budgets à nos côtés." (8)

Vous direz : le domaine de compétence du conseiller régional qu'est François Kalfon ne s'étend peut-être pas jusqu'à l'analyse des tenants et aboutissants de la politique étrangère française. On ne peut apparemment pas être un spécialiste des joutes publiques (9) et de la diplomatie. Mais en tout cas on a compris que la fronde du PS ne s'étend pas aux questions de fond comme la politique étrangère.

Deuxième information, François Kalfon adhère à l'idée selon laquelle la France, alors qu'elle est censée faire partie d'un ensemble partiellement fédéral ou supranational, peut décider seule d'aller faire la guerre au Mali, en partant par ailleurs d'une interprétation contestable de l'article 50 de la charte des Nations Unis, sans même en référer au préalable aux 27 partenaires de l'UE, ou au moins au Haut Représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité (Auparavant Catherine Ashton, actuellement Federica Mogherini), et seulement après, aller présenter la note à l'Union Européenne.

Mais admettons que tout comme Georges Bush est allé faire la guerre en Afghanistan, il faut que nous approuvions les intervention militaires françaises au Mali, en Centrafrique ou en Irak, le coeur du quadrilatère des territoires disputés de 1984, de George Orwell,. Est ce que ces interventions militaires, dites OPEX, expliquent l'Etat catastrophique des finances publiques françaises, et leur absence, la bonne santé des finances publiques allemandes ?

C'est la dernière idée : François Kalfon fait semblant de ne savoir ni lire ni compter. En effet, comment peut-il ignorer ces informations pourtant aisément accessibles, à savoir la hausse des dépenses militaires allemandes (10), la participation du Royaume Uni ou de l'Allemagne au même type d'opérations militaires que celles que nous menons en Afrique ou encore le poids non négligeable mais loin d’être décisif des dépenses militaires françaises dans le poids de l'ensemble de la dépense publique française.
En effet, imaginons que nos partenaires Européens, l'Allemagne, le Royaume Uni, mais aussi la Pologne, l'Espagne ou le Luxembourg adhèrent à l'idée qui consiste à dire que pour lutter contre le terrorisme, il faut aller faire la guerre en Afrique ou au Moyen Orient. 
Première question : puisque le Royaume Uni (11), la Pologne et l'Allemagne, mais aussi le Luxembourg ont participé à l'ISAF (la force multinationale qui a combattu en Afghanistan aux cotés des Etats-Unis) vont-ils demander à la France de Hollande, celle qui s'est retirée prématurément de ce pays, contre toute logique militaire et même financière, mais en lien avec des problématiques de politique intérieure, que nous leur payons une partie de leurs dépenses militaires ? Le Kenya a récemment rejoint la liste des pays victimes d'un attentat islamiste. L'armée française n'est pas au Kenya, mais l'armée britannique, si. Faut-il que Cameron envoie une facture à Manuel Valls et aux 26 autres premiers ministre d'Europe ?
On voit bien que le genre de comptabilité que le PS tente d'imposer n'a pas beaucoup de sens si il oublie de mettre dans la colonne débit toutes les guerres menées par toutes les armées européennes.

Deuxième question : imaginons que, malgré tout, nos partenaires décident de couvrir le cout de nos OPEX. Quel serait l'impact sur nos finances publiques ?
Déjà, n'oublions pas que si la France a dépensé 35  milliards d'euros en 2011 et 31 milliards en 2014 (12), une partie de ces dépenses correspondent en fait à de la police (fonctionnement de la gendarmerie). Les milliards d'euros de la défense ne correspondent pas tous à des dépenses de guerre au Mali ! Et la totalité des 113.000 militaires actifs (13) de l'armée de terre ne sont pas sur le terrain ! Les OPEX concernent moins de 10.000 hommes et femmes.
Si nos partenaires nous donnaient le 1.1 milliard d'euros que nous coutent nos OPEX (14), il ne nous resterait plus qu'à trouver 84.5 milliards pour combler le déficit de 85.6 milliards d'euros que nous avons constaté en 2014. Nous serions donc toujours largement en dehors des clous de Maastricht. 
Qu'inventerions-nous alors ? Que l'Education Nationale lutte contre le terrorisme et protège la jeunesse non seulement de France mais également d'Europe, et qu'à ce titre, il faut que nos partenaires payent nos profs ? Rappelons quand même que

Dans 1984, une guerre extérieure à laquelle personne ne comprend rien (puisque son récit est réécrit en fonction des enjeux changeants), permet à Big Brother d'asseoir son pouvoir totalitaire, quand ce ne sont pas les deux minutes de la haine qui permettent de ressouder le peuple.
L'existence de l'ennemi intérieur et extérieur et la menace contre l'AngSoc justifie l'existence d'un système policier qui traque les opposants (15).

Est-ce vraiment le rêve du Parti Socialiste que de tout justifier, de l'adoption de lois liberticides (16) à l'absence de contrôle des dépenses publiques, par l'existence du terrorisme ? 
Ne pourrait-il pas, plus simplement, expliquer que nos dépenses sociales sont trop élevées, et que nos guerres, au Mali ou ailleurs, qu'elles soient justifiées ou non, pèsent bien peu à coté de ce que nous coûte la Sécurité Sociale, pour ne citer qu'elle ?




(3) Le Parisien Le chômage baisse en Europe, sauf en France 30 avril 2015
(5) BNP Paribas Pologne Q1 2015 
(6) BBC Budget 2015: Osborne offers country 'new contract' 9 juillet 2015
(7) Le JDD Le texte et la liste des 90 frondeurs du PS 5 avril 2014
(8) Assemblée Nationale Compte rendu intégral 13 janvier 2015
(9) Le Huff Post François Kalfon (PS) gifle un élu UDI et lui propose une "joute" sur Twitter 14 avril 2015
(10) Le Figaro L'Allemagne dope son budget de la Défense de 8 milliards d'euros pour 2016 18 mars 2015
(11) British Army The British Army in Afghanistan
(12) Le Monde, En euros constants, le ministère de la défense a perdu 20 % de son budget en 25 ans 30 avril 2015
(13) Défense Les effectifs de l'armée de terre
(14) Le Figaro Défense: 1,1 milliard € pour les Opex en 2014 1 octobre 2014
(15) Wikiberal 1984 (roman)
(16) Economie Matin Loi Renseignement : une loi liberticide pour les Français13 mai 2015


(*) ANGSOC : Le personnage principal de 1984, Winston Smith, vit en Océania, un ensemble de pays dominé par une idéologie, l'AngSoc. La finalité de l'AngSoc, c'est le pouvoir pour le pouvoir. Big Brother est la personification de l'AngSoc.